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Entreprises - Nicolas Sarkozy compte sur les PME pour relancer l'emploi

"Les PME constituent le cœur de notre économie, vous êtes des gisements d'emplois importants, c'est vous qui allez faire redémarrer l'emploi." Nicolas Sarkozy a affiché sa confiance aux chefs d'entreprise réunis à l'occasion de Planète PME, le grand rendez-vous des PME, organisé à Paris le 15 juin 2010 par la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Le gouvernement porte en ce moment toute son attention sur ces entreprises vues aujourd'hui comme les plus à même de créer de l'emploi sur le territoire. A condition de soutenir leur développement qui reste encore très difficile. La France accuse de ce côté un certain retard par rapport à ses voisins européens. Elle compte 4.700 entreprises de taille intermédiaire (ETI), entre 250 et 5.000 salariés, soit deux fois moins qu'en Allemagne ou en Grande-Bretagne, alors que ces entreprises génèrent le tiers des exportations françaises en valeur et pèsent 33% de l'emploi industriel, d'après le rapport du sénateur vendéen Bruno Retailleau remis au gouvernement le 17 février 2010. Dans le détail, la situation est encore moins favorable : seules 140 entreprises parmi ces 4.700 ETI ont des effectifs compris entre 2.000 et 5.000 salariés, 3.200 en comptent moins de 500… A l'inverse, les micro-entreprises et les PME sont nombreuses : 2,4 millions. Et la CGPME ne s'est pas privée de présenter les meilleurs exemples, faisant notamment intervenir Xavier Dereeper, président du magasin Système U de Charly-sur-Marne dans l'Aisne, dont le développement a permis de faire passer le nombre de salariés de 30 à 70 personnes en quelques années, et Sophie Duprez, cofondatrice de Crousti Pain, une société créée en 1995 et installée en Auvergne, qui a donné lieu en trois ans à la naissance de trois autres entreprises, et qui compte aujourd'hui huit points de vente et plus de 110 salariés. Mais au-delà de ces "success stories", la crise économique et financière de 2008 et 2009 a pesé lourd sur les PME. "Nos carnets de commande ne sont plus aussi remplis qu'avant la crise, à quelques rares exceptions près et malgré les mesures de soutien mises en place", a ainsi constaté Jean-François Roubaud, président de la CGPME, précisant ses demandes vis-à-vis du gouvernement : "Ce n'est pas d'aide dont nous avons besoin mais de liberté, ce n'est pas de parachutes dorés dont nous avons besoin, mais de confiance." Il a dressé la liste des doélances des patrons de PME : la pérennisation de la médiation du crédit, la réorientation vers les PME du crédit impôt-recherche, et l'assouplissement du travail saisonnier… "Toute nouvelle contrainte serait un très mauvais signal", a-t-il également ajouté en direction du président de la République.

La médiation du crédit sera maintenue

Citant les mesures déjà mises en place, comme un allègement de la fiscalité, la suppression de l'impôt forfaitaire annuel pour les PME, la disparition de la taxe professionnelle et les mesures en faveur du financement des entreprises, Nicolas Sarkozy a détaillé les nouvelles décisions prises. Premier point : le maintien de la médiation du crédit. "La médiation du crédit a fait un formidable travail, a précisé le président de la République, avec 11.000 entreprises aidées et 202.000 emplois maintenus, cela reste un dispositif essentiel et indispensable pour assister les PME et les très petites entreprises (TPE) dans leurs relations avec leurs banques, qui sera complété par le médiateur de la sous-traitance." Autre mesure prise par le gouvernement : la pérennisation du remboursement immédiat des créances du crédit impôt-recherche. "Les deux tiers de ses bénéficiaires sont des PME indépendantes", a-t-il souligné, précisant qu'il ne souhaitait pas qu'il soit révisé pour profiter davantage aux PME qu'aux grands groupes, comme le demandait la CGPME. "Le crédit impôt-recherche est un formidable facteur d'attractivité pour la France ; si de grandes entreprises maintiennent ou installent leurs centres de recherche en France, cela profite à tous." Concernant le dispositif ISF PME, qui permet d'investir l'impôt de solidarité sur la fortune dans des entreprises, le président compte améliorer son efficacité et notamment limiter les commissions des intermédiaires. Enfin, le chef de l'Etat souhaite reposer la question du Small Business Act européen, qui doit permettre aux PME d'acquérir une part plus importante dans les marchés publics. "Je ne vois pas pourquoi nous nous abstiendrions de faire la même chose que les Américains", a-t-il souligné. Une façon de dénigrer le dispositif européen adopté en décembre 2008... sous présidence française.

Emilie Zapalski

27% des dirigeants de TPE-PME prévoient une hausse de leur activité en 2010

23% des dirigeants de TPE et PME constatent une progression de leur chiffre d'affaires. Une tendance à l'amélioration mise en avant par le baromètre annuel d'Agefos-PME publié le 15 juin 2010, qui concerne surtout l'industrie (31%), un secteur fortement sinistré en décembre 2009, et les entreprises de plus de 50 salariés. Les perspectives d'activités sont encourageantes : 27% des dirigeants prévoient une amélioration de leur niveau d'activité en 2010. Un taux qui atteint 39% dans les PME de 50 à 199 salariés et dans l'industrie. "Néanmoins, près d'un tiers d'entre elles (33%) restent pessimistes et anticipent un fléchissement de leur chiffre d'affaires par rapport à 2009, en particulier les entreprises du commerce (35%)", précise l'étude. Conséquences sur l'emploi : 18% des entreprises, soit près d'une entreprise sur cinq, envisagent de recruter dans les six mois à venir, contre 12% en 2009. Une certaine prudence des TPE-PME est toutefois constatée par le baromètre, avec une hausse des intentions en contrats temporaires : 55% en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim, contre 25% en 2009.

 

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