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Clusters - Du renouveau pour les pôles de compétitivité et les grappes d'entreprises

Christian Estrosi l'a annoncé ce jeudi 29 avril dans l'Hérault : les pôles de compétitivité entrent dans une "nouvelle ère"… Le ministre chargé de l'industrie y rencontrait les porteurs d'un projet de pôle de compétitivité mondial, axé sur l'eau. Et il a de fait proposé un bain de jouvence à ces regroupements d'entreprises, d'universités et de centres de recherche.
"Cette nouvelle ère des pôles de compétitivité, je veux la construire autour de deux axes", a expliqué Christian Estrosi : "Le passage d'une culture de la recherche à une culture de l'innovation industrielle, et le passage d'une logique de cloisonnement à une logique d'écosystème."
Pour soutenir l'innovation industrielle en France, le ministre mise en effet sur les pôles de compétitivité créés en 2005. Grâce à l'emprunt national, notamment, il espère "créer cinq clusters mondiaux à partir de nos meilleurs pôles de compétitivité actuels". Il compte en outre lancer fin mai un label "Entreprise innovante des pôles de compétitivité", qui signalerait aux financeurs les PME les plus prometteuses.
Afin de favoriser le décloisonnement des pôles de compétitivité, Christian Estrosi prône une politique des "inter-pôles" : "Tout en gardant leur identité et leur ancrage territorial propres", les pôles doivent selon lui rechercher "un niveau de coordination et de synergie maximales." Il propose donc "que l'enveloppe de 500 millions d'euros de l'emprunt national allouée aux projets structurants des pôles de compétitivité soit d'abord focalisée sur les projets qui s'inscrivent dans cette démarche de coopération".

 

Contre les délabellisations

Le ministre est également revenu sur les Etats généraux de l'industrie, à l'issue desquels 300 millions d'euros avaient été alloués à la structuration de filières stratégiques pour la France. 100 millions seront "consacrés en région aux projets structurants associant PME et grands groupes de pôles de compétitivité", a précisé Christian Estrosi.
Enfin, en marge de son discours écrit, le ministre a ajouté qu'il n'était pas militant d'une délabellisation des pôles de compétitivité existants… Parmi les 71 regroupements aujourd'hui constitués en France, 13 sont en effet en sursis après une évaluation menée en 2008. Le prochain Comité interministériel d'aménagement et de développement des territoires (Ciadt), prévu en mai, devrait prononcer la labellisation de nouveaux pôles ; il était encore question la semaine dernière qu'il décide aussi de délabellisations (voir l'article ci-contre). Des arbitrages ont lieu en ce moment même entre les administrations des ministères de l'Industrie et de l'Aménagement du territoire.
Christian Estrosi a enfin salué la "grande qualité" du cluster languedocien sur l'eau, qui est candidat au label de "pôle de compétitivité mondial". Ses interlocuteurs ont pu boire ces paroles : "Il a eu des propos extrêmement encourageants", apprécie Eric Servat, directeur du laboratoire HydroSciences Montpellier. "Industriels et chercheurs, nous nous sommes beaucoup battus pour obtenir le label. Nous espérons tenir le bon bout !" Le pôle de compétitivité projeté associerait également des acteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur et de Midi-Pyrénées.


Olivier Bonnin

42 grappes d'entreprises exemplaires

En attendant la désignation de nouveaux pôles de compétitivité, 42 grappes d'entreprises doivent être distinguées ce 4 mai. Le ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire, Michel Mercier, doit en effet annoncer les noms des premiers lauréats de son appel à projets, lancé en octobre 2009 pour soutenir les grappes d'entreprises exemplaires. "Beaucoup d'entre eux travaillent déjà avec des pôles de compétitivité, dans des relations fructueuses", souligne-t-on au cabinet de Michel Mercier. Mais leurs activités sont plus variées, puisque ont été notamment retenues des grappes "dans les services, ou les industries créatives et culturelles…"
112 regroupements d'entreprises ont répondu à l'appel à projets de Michel Mercier. Les recalés pourront eux aussi participer à une deuxième vague de sélection, qui doit être ouverte à la mi-mai. Au total, une centaine de grappes d'entreprises doivent être soutenues par le ministère, à hauteur de 20 millions d'euros, répartis entre 2010 et 2011.
O. B.