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Culture - Nicolas Sarkozy annonce un ensemble de mesures en faveur du secteur culturel

A l'occasion de ses voeux au monde culturel, organisés au Carré d'Art de Nîmes le 13 janvier, le chef de l'Etat a annoncé un ensemble de mesures. L'objectif est d'améliorer les relations avec les acteurs du secteur culturel, passablement tendues depuis la polémique sur l'insuffisance des crédits budgétaires. La mesure la plus spectaculaire - et la plus attendue - porte précisément sur la levée du "gel de précaution" de ces crédits. Ce mécanisme, qui n'était pas propre au domaine culturel, consistait à mettre en réserve 5% des inscriptions budgétaires. Il frappait notamment le secteur du spectacle vivant et plusieurs compagnies ou lieux de spectacles ont ainsi fait l'objet d'une réduction de leur subvention. Cette levée du gel de précaution - qui doit autant au plan de relance de l'économie qu'à des préoccupations culturelles - va mécaniquement se traduire par une hausse de 5% des enveloppes disponibles. Tout en continuant à réclamer "une véritable réforme" du spectacle vivant, afin d'élargir ses publics, Nicolas Sarkozy s'est engagé à maintenir l'intégralité des crédits affectés à ce secteur jusqu'à la fin de son mandat.
Autre mesure d'ordre budgétaire : la pérennisation de l'enveloppe supplémentaire de 100 millions d'euros en faveur du patrimoine (voir notre article ci-contre), qui sera donc intégrée dans la base budgétaire du ministère. Le chef de l'Etat a fixé trois priorités pour l'utilisation de cette enveloppe : "nos grands monuments emblématiques, nos cathédrales et nos abbayes, et le patrimoine des petites communes".
Une autre annonce intéresse très directement les collectivités : l'instauration, dès le 4 avril prochain (début des vacances de Pâques), de la gratuité des musées pour les moins de 25 ans et les professeurs. Cette décision constitue un compromis entre les orientations fixées en début de mandat par le chef de l'Etat - favorable à une large gratuité - et les positions du ministère de la Culture et des grands musées, très réservés sur l'idée d'une gratuité généralisée. Comme dans le cas du revenu de solidarité active (RSA), cette mesure est décidée sans qu'ait été tiré un véritable bilan de l'expérimentation lancée en janvier 2008 dans 14 musées. Les résultats partiels montrent toutefois un impact très positif sur la fréquentation, mais qui bénéficie surtout à un public habitué à fréquenter les institutions culturelles. Nicolas Sarkozy s'est dit cependant persuadé que cette mesure ciblée sur les jeunes doit élargir à terme le public des musées, car une grande part de ces jeunes devrait continuer à les fréquenter au-delà de 25 ans. Le coût de cette mesure - qui sera intégralement compensé - est évalué à 25 millions d'euros. Ceux-ci pourraient être financés grâce à la levée du gel budgétaire. La gratuité annoncée par le chef de l'Etat concerne les musées nationaux, mais on voit mal ceux des collectivités territoriales se tenir à l'écart d'une telle évolution.
Le chef de l'Etat a aussi annoncé plusieurs autres mesures, comme la création d'un "conseil pour la création artistique" - présidé par lui-même et la ministre de la Culture et animé par le producteur Marin Karmitz - ou le développement, dans le cadre des enseignements artistiques, de partenariats entre les établissements des différents cycles scolaires et universitaires et les institutions culturelles. A noter également : le projet de création d'un musée de l'histoire de France (qui pourrait être une fédération de musées travaillant en réseau) et la promesse d'un assouplissement du droit de l'urbanisme, "devenu parfaitement abscons", afin de relancer la création architecturale en France.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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