Patrimoine - Une enveloppe supplémentaire de 100 millions d'euros pour les monuments historiques
Le plan de relance de l'économie, présenté le 4 novembre par Nicolas Sarkozy (voir notre article ci-contre), passe aussi par... le patrimoine. Si le chef de l'Etat n'y a fait qu'une allusion discrète dans son discours de Douai, le dossier de présentation du plan donne en revanche le détail de la mesure en faveur des monuments historiques. Celle-ci prévoit une enveloppe supplémentaire de 100 millions d'euros en faveur des investissements destinés à la culture et au patrimoine historique. Ces crédits équivalent à une majoration de 25% de l'enveloppe figurant au projet de loi de finances (PLF) pour 2009 au titre de la mission Culture. Ils doivent permettre de lancer ou d'accélérer un certain nombre de grands chantiers culturels. Le dossier cite notamment le projet de Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille - qui semblait pour le moins enlisé -, mais aussi les Archives nationales ou le château de Versailles. Ces 100 millions d'euros supplémentaires doivent également permettre de financer environ 150 opérations de rénovation sur des monuments historiques "situés dans chaque région de France". Pour rester dans le cadre du plan de relance économique, le dossier de présentation prend soin de préciser que "la totalité de ces opérations s'adresseront à des artisans et des entreprises locales spécialisées du bâtiment".
Cette mesure en faveur du patrimoine devrait éteindre - au moins pour un temps - les critiques récurrentes sur l'insuffisance des moyens alloués à l'entretien et à la rénovation des monuments historiques. Depuis plusieurs années, le Sénat, en particulier, se révèle très sourcilleux sur ce point. Le rapporteur pour avis de la commission des finances du Sénat consacré aux crédits de la culture dans le PLF 2009 se montre ainsi très critique sur le caractère "préoccupant" du budget de la culture et sur la "cavalerie" consistant à financer les reliquats croissants des exercices précédents sur le budget de l'année en cours (voir notre article ci-contre). Pour marquer son exaspération, la commission des finances du Sénat a même voté un amendement - à la portée symbolique - amputant de 1,125 milliard d'euros les crédits de la mission Culture. L'annonce du chef de l'Etat devrait donc apaiser les tensions sur ce point entre le Parlement et le ministère de la Culture.
Pour sa part, la Demeure Historique (l'association des monuments historiques privés) s'est aussitôt réjouie de cette dotation supplémentaire, mais en indiquant espérer "que les monuments n'appartenant pas à l'Etat ne seront pas oubliés lors de l'attribution des crédits publics correspondants".
Jean-Noël Escudié / PCA