Insertion - Martin Hirsch : "zéro inquiétude" pour le financement du RSA
A l'occasion d'un déplacement à Montpellier - qui lui a notamment permis de visiter l'espace d'accueil dédié au RSA de la CAF de l'Hérault -, le haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté s'est voulu rassurant sur le financement de cette nouvelle prestation. Il entendait répondre ainsi aux inquiétudes qui commencent à se faire jour sur cette question, notamment parmi les départements. Comme Localtis le laissait entendre (voir notre article ci-contre du 12 juin 2006), et même si Bercy n'entend pas publier de chiffres sur le sujet avant la rentrée, les recettes issues du prélèvement de 1,1% sur les revenus du capital ne seront pas - crise oblige - à la hauteur des montants envisagés lors de la préparation et de la discussion de la loi du 1er décembre 2008 généralisant le RSA. Or ces recettes, qui étaient espérées à hauteur d'environ 1,5 milliard d'euros, sont destinées à financer le surcoût du RSA par rapport au RMI. Rappelant que la loi du 1er décembre a créé un droit nouveau, Martin Hirsch a cependant affirmé que "ce droit est créé, il sera honoré". Résolument optimiste, il a indiqué qu'"il y aura toujours l'argent pour le faire. On a créé un fonds spécial pour ça, il y a des recettes qui tombent dedans, quand il faut le compléter, on le complète". Selon Martin Hirsch, "il y a zéro inquiétude de ce côté-là. Il y a un engagement solennel qui a été pris, il sera tenu à 100%".
Le haut-commissaire a profité de ce déplacement pour contrer une autre critique formulée à l'encontre du RSA, en particulier de la part des syndicats : le risque que cette prestation incite les entreprises à privilégier le temps partiel au détriment du temps plein. Tout en soulignant que rien ne témoigne pour l'instant d'un tel phénomène et qu'"il peut y avoir du bon temps partiel", Martin Hirsch a néanmoins fait part de son intention de "surveiller les choses pour savoir s'il y a effectivement plus de temps partiels".
Martin Hirsch a indiqué ce 1 juillet à l'Assemblée, lors des questions au gouvernement, que 500.000 personnes en activité avaient enregistré leur demande pour percevoir le RSA, depuis son entrée en vigueur le 1er juin. Il estime par conséquent que "le dispositif du RSA monte bien en charge". C'est "un peu plus que le rythme que nous attendions et beaucoup plus que le rythme des autres prestations sociales", a-t-il ajouté.
Jean-Noël Escudié / PCA