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Emploi - Maisons de l'emploi : le gouvernement précise ses intentions

Le dispositif des maisons de l'emploi "a incontestablement fait ses preuves, mais il nécessite aujourd'hui d'être clarifié et amélioré". C'est ce qu'a déclaré Laurent Wauquiez le 24 mars 2009, lors des débats à l'Assemblée nationale sur les suites de la mission d'information sur les maisons de l'emploi. Les débats ont été l'occasion pour le gouvernement de clarifier sa position quant aux maisons de l'emploi qui ont été lancées en 2005 mais dont la labellisation a été interrompue en 2007. Des structures qui ont déjà fait l'objet de plusieurs rapports, dont ceux de Jean-Paul Anciaux, de Marie-Christine Dalloz et de Bernard Depierre, ce dernier s'étant montré particulièrement critique à leur égard. Mais le gouvernement reconnaît leur utilité et ne compte pas les supprimer. "Les maisons de l'emploi permettent d'associer les différents acteurs institutionnels du service public de l'emploi, mais aussi les acteurs représentant les employeurs, a ainsi indiqué Laurent Wauquiez. Ensuite, les maisons de l'emploi permettent d'associer les élus et, ainsi, de conforter un diagnostic à l'éhelle d'un bassin d'emploi pour arrêter conjointement les actions les plus adaptées, en termes de politique de l'emploi, à la réalité de chaque territoire." Si le secrétaire d'Etat se veut rassurant, il souhaite qu'il y ait une réflexion sur leur rôle. "Mon obsession est de ne pas ajouter une structure de plus dans l'édifice du service public de l'emploi, a-t-il ajouté. La ligne rouge que nous ne devons pas franchir consiste à transformer les maisons de l'emploi en opérateurs concurrents d'autres acteurs." Il estime notamment que les maisons de l'emploi ne doivent pas empiéter sur le travail de Pôle emploi, citant la maison de l'emploi de Dijon, qui outre le fait d'employer "beaucoup de monde" et de recevoir "7,2 millions d'euros de subventions de l'Etat sur quatre ans, s'occupe de placement, ce qui n'est pas son rôle, et fait exactement le même travail que les trois agences Pôle emploi de Dijon". Laurent Wauquiez propose au contraire de recentrer l'activité des maisons de l'emploi autour de missions précises : le diagnostic concerté sur le territoire, l'anticipation des besoins et des compétences, la coordination des acteurs de l'emploi et des décideurs locaux, politiques et économiques, le développement, l'optimisation et la coordination des réseaux d'accueil et de suivi des demandeurs d'emploi avec les missions locales, les PLIE, les bassins d'emploi et les antennes municipales. Une position qui se rapproche des propositions émises par Marie-Christine Dalloz dans son dernier rapport sur le sujet, avec notamment l'intégration des missions locales, des PLIE et des comités de bassins d'emploi, au sein des maisons de l'emploi.
Concernant la reprise des labellisations, le gouvernement est clair : "Elles ne reprendront pas avant qu'une évaluation soit conduite en profondeur", a déclaré Laurent Wauquiez, précisant qu'il souhaitait "que l'on passe l'année à remettre à plat les maisons de l'emploi, à rééquilibrer le système, à revoir les règles de conventionnement ; une fois ce travail accompli, nous pourrons réenclencher la question de la labellisation et du conventionnement". Enfin, en matière de financement, le gouvernement souhaite simplifier les procédures, pour que "l'on ne gaspille pas une telle énergie dans une usine à gaz administrative beaucoup trop lourde pour tout le monde". Actuellement, l'Etat consacre chaque année 100 millions d'euros aux maisons de l'emploi. Quant aux critères à utiliser pour décider des subventions, Laurent Wauquiez considère qu'il ne faut pas se limiter au nombre d'habitants par bassin d'emploi. "Il existe d'autres critères tels que le nombre de partenaires impliqués, ou les difficultés particulières rencontrées par certains territoires", a-t-il ainsi détaillé, insistant sur la nécessité de prendre en compte les efforts de certaines maisons de l'emploi dans la mise en place d'un accueil physique et d'encourager financièrement les initiatives innovantes, pour lesquelles il "pourra y avoir des enveloppes dédiées".

Emilie Zapalski