Politique de l'emploi - Maisons de l'emploi : au-delà des mots, la réalité des chiffres
Le président de la République sera mardi dans les Ardennes, à la maison de l'emploi de Rethel, pour prononcer un discours très attendu sur la politique de l'emploi. Très attendu, tout d'abord parce que la visite de Nicolas Sarkozy avait été annulée in extremis il y a deux semaines et que les prévisions du chômage sont mauvaises. Mais aussi depuis une petite phrase de Laurent Wauquiez prononcée lors d'un chat sur le site de Matignon, le 20 octobre dernier. "Il faut dire les choses clairement. Les maisons de l'emploi ont été créées car on n'osait pas fusionner l'ANPE et l'Assedic. Les maisons de l'emploi apporteront d'autres choses à travers les missions locales et l'orientation", a indiqué le secrétaire d'Etat à l'emploi, en réponse à une question d'un internaute. Un sous-entendu qui a suscité un vif émoi chez les maisons de l'emploi. Outre l'impulsion que le gouvernement souhaite donner aux contrats aidés ou la simplification du contrat de transition professionnelle, le chef de l'Etat devrait donc s'exprimer sur la place qui sera donnée aux maisons de l'emploi au côté de Pôle Emploi, le nouvel opérateur né de la fusion ANPE-Unedic. Car au-delà des conjectures, il y a la réalité budgétaire. Le projet de loi de finances 2009 prévoit une enveloppe de fonctionnement de 79,96 millions d'euros. C'est légèrement plus qu'en 2008 (77,97 millions d'euros), mais à partager entre 208 maisons de l'emploi au lieu de 181 l'année précédente. En matière d'investissement, l'orientation est encore plus nette : il est prévu une coupe de près de 40% ! Soit un manque à gagner d'environ 45.000 euros par maison de l'emploi. Des chiffres qui augurent mal d'une éventuelle poursuite des labellisations suspendue depuis un an.
M.T.