Habitat - Logement d'abord : Benoist Apparu propose une "coopération constructive" aux départements
Clôturant, le 9 décembre 2011, les Assises nationales du "logement d'abord", Benoist Apparu s'est félicité de l'engagement de l'ensemble des acteurs autour de cette nouvelle approche de la prise en charge des personnes sans logement (voir notre article ci-contre du 5 décembre 2011). Celle-ci "consiste à proposer aux personnes sans domicile fixe l'accès le plus direct possible à un logement pérenne, adapté à la situation du ménage, et avec un accompagnement social quand cela est nécessaire". Pour le secrétaire d'Etat au Logement, elle présente l'avantage de "remettre la personne au centre du dispositif" et "correspond mieux aux attentes de personnes sans-abri, car elle leur évite un parcours 'en escalier' passant de l'hôtel, de l'hébergement d'urgence à un logement temporaire, avant d'arriver, éventuellement, dans un véritable logement". Elle évite aussi l'hébergement de longue durée dans des hôtels, solution à la fois très coûteuse et qui n'est pas "humainement acceptable".
Benoist Apparu ne s'est pas contenté de renouveler l'engagement des pouvoirs publics en faveur de cette nouvelle approche, adaptée d'un concept nord-américain. Il a aussi précisé les moyens et les actions que le gouvernement entend mettre en œuvre pour la concrétiser. Il a ainsi rappelé que dix territoires pilotes volontaires ont été sélectionnés pour mettre en œuvre des initiatives en ce domaine, grâce à des crédits d'ingénierie de l'Etat et à l'appui de l'Agence nationale des solidarités nouvelles (voir notre article ci-contre du 20 octobre 2011). Répondant au souhait des associations et aux craintes de certaines collectivités territoriales (voir notre article ci-contre du 5 décembre 2011), il a également indiqué qu'"une coopération constructive avec les départements sera recherchée, afin de mener cette réforme de façon concertée, et selon les compétences de chacun". Les bailleurs sociaux seront également mobilisés, afin d'"accélérer le relogement des personnes sans-abri qui sont actuellement en attente dans des hébergements ou des logements temporaires". Bien qu'il ne l'ait pas précisé, ce relogement devrait se faire dans le cadre de la mise en œuvre du droit au logement opposable (Dalo), dont les résultats ne sont toutefois pas à la hauteur des espérances (voir notre article ci-contre du 30 novembre 2011). Benoist Apparu a également annoncé le développement ou le renforcement des services d'accompagnement social - une condition essentielle à la réussite du "logement d'abord" -, ainsi que la création de pensions de famille supplémentaires, permettant d'accueillir des personnes très désocialisées au sein d'une résidence semi collective.
Enfin, le secrétaire d'Etat au Logement a pris soin de rassurer sur la pérennité des dispositifs d'hébergement, que les associations jugent indispensables, au moins durant toute la phase de déploiement et de montée en charge du "logement d'abord". Il a notamment rappelé la hausse de 27%, depuis 2007, du nombre de places disponibles (116.000 à ce jour), ainsi que le "plan d'humanisation sans précédent" qui a permis d'engager 500 millions d'euros de travaux dans les centres d'hébergement. Benoist Apparu a toutefois indiqué qu'après une hausse de 29% depuis 2007, le budget du secteur de l'hébergement et du logement adapté sera "stabilisé" sur la période 2010-2012, "conformément à l'engagement pris par le Premier ministre devant les associations le 26 septembre". Si les associations y verront sans doute le risque d'un manque de moyens pour faire face à la demande, le secrétaire d'Etat au Logement estime au contraire qu'"en période de contrainte budgétaire, cela est bien le signe que l'aide aux personnes les plus exclues est préservée".