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Territoires ruraux - Les villes des pôles ruraux aussi bien équipées en services marchands que l'espace urbain

Les services marchands (soins de beauté, agences immobilières ou de voyages, pompes funèbres, coiffeurs, cinémas, etc.) se développent davantage dans les milieux ruraux que dans les espaces urbains. C'est l'un des constats de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) dans une étude intitulée "Les services marchands aux particuliers s'implantent dans l'espace rural", qui vient d'être publiée. Ainsi, la croissance d'établissements de ce type de services, qui a atteint 1,2% en moyenne par an entre 1993 et 2008 sur tout le territoire, a surtout profité au milieu rural. "Avec 1% en moyenne annuelle entre 1993 et 2008, la croissance du nombre d'établissements par habitant y a été plus forte que dans l'espace à dominante urbaine où elle n'a été que de 0,6%", détaille l'étude. Certains services, comme les agences de voyages et autres services personnels, et la coiffure, ont connu une croissance annuelle moyenne deux fois plus forte dans le rural que dans l'urbain, jusqu'à cinq fois plus forte pour les agences immobilières. "Seuls les restaurants rapides ont davantage progressé dans l'urbain que dans le rural", précise toutefois l'étude. En plus de cette croissance, l'espace à dominante rurale réussit mieux à préserver ses services que l'espace urbain. "Dans les secteurs qui perdent des établissements, le recul y a été plus faible", explique ainsi l'Insee. Autre enseignement : l'espace rural tend à être aussi bien équipé que l'espace urbain. "En 2008, rapportés à la population, il y a autant de cinémas en zone rurale qu'en zone urbaine et davantage de cafés, de services de pompes funèbres et de coiffeurs", détaille l'étude qui explique également que les villes-centres des pôles ruraux ont rattrapé leur retard en matière de services en une quinzaine d'années. "En 1993, les villes-centres des pôles ruraux ne comptaient que 53 établissements pour 10.000 habitants contre 63 dans les villes-centres des pôles urbains. En 2008, elles sont autant équipées que leurs homologues urbaines", avec 68 établissements pour 10.000 habitants, soit deux fois plus que dans les banlieues et couronnes des pôles. Les communes rurales isolées sont aussi en moyenne mieux équipées que les banlieues et couronnes des pôles avec 36,5 services pour 10.000 habitants, mais restent toutefois moins équipées que le reste du territoire pour certains services comme les cinémas et les agences de voyages. L'étude analyse aussi la distance d'accès de la population des zones rurales aux établissements de services marchands. Et là encore, les conclusions sont plutôt positives puisque pour la plupart des services, la distance d'accès s'est réduite entre 1993 et 2008 : 86% de la population se trouve à moins de 5 km d'un coiffeur, 78% des habitants des zones rurales trouvent un débit de boissons ou un café à moins de 5 km de leur commune de résidence, et les deux tiers ont une agence immobilière à moins de 5 km de leur commune, contre un sur deux en 1993… Reste que dans ces territoires, l'accès aux soins et aux services publics demeure difficile. Une problématique à laquelle le gouvernement s'est attelé, à travers un plan de cinq milliards d'euros, lancé le 11 mai 2010 à l'issue des Assises des territoires ruraux.

Emilie Zapalski

 

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