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Les HLM se réunissent en congrès à Marseille pour envisager l'avenir sous un ciel plus radieux

"Bousculés" par la réforme HLM initiée à l'été 2017 par le gouvernement, les organismes de logements sociaux n'auraient "pas renoncé" à leur mission de loger les familles des classes moyennes et défavorisées et entendent bien le faire savoir à Marseille, lors du 79e congrès HLM, qui se déroulera les mardi 9, mercredi 10 et jeudi 11 octobre sous l'intitulé "Demain les HLM".
Le climat marseillais devrait être moins tendu que celui du congrès de Strasbourg, la colère s'étant en un an dissipée. Une colère légitime, selon Marianne Louis, directrice générale de l'Union sociale pour l'habitat. "Les organismes ont été bousculés par des contraintes financières déraisonnables et des discours qui leur ont été très hostiles", estime-t-elle. L'an dernier, poursuit-elle, "ils avaient l'impression de ne plus faire partie des acteurs du pacte républicain, voire qu'on les accusait d'être responsables de la crise du logement ; ils ont vécu cela comme une injustice".
Depuis, le dialogue avec le gouvernement et le Parlement a pu avoir lieu, notamment dans le cadre de la conférence de consensus qui a précédé le débat parlementaire du projet de loi Elan. Certes, tout n'est pas idyllique. "Il ne sert à rien de prononcer des paroles rassurantes, il nous faut des signes", prévient Marianne Louis.
La famille HLM attend naturellement des signes de Jacques Mézard, annoncé en clôture, à moins qu'il ne soit d'ici là concerné par le remaniement. Julien Denormandie serait sur place la veille, notamment auprès d'Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, lors du traditionnel cocktail qui se tiendra cette année sous la bannière "Banque des Territoires".

Maintien du niveau de production jusqu'en 2020-2021

En l'occurrence, les signes financiers sont positifs à court terme. Selon l'USH, les mesures de compensation instaurées par la Caisse des Dépôts auprès des organismes HLM pour faire face aux restructurations du secteur apporteront les liquidités permettant de maintenir le niveau de production de logement social jusqu'en 2020-2021. La tendance à la baisse enregistrée en 2017, de l'ordre de -5% à -10% devrait se poursuivre en 2018, mais, toujours selon l'USH, elle devrait être compensée par le lancement des opérations Anru liées au nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Bref, pas d'"arrêt brutal" à prévoir dans les deux à trois ans, selon Marianne Louis.
En revanche, pour le moyen et long terme, "les perspectives sont inquiétantes", alerte Dominique Hoorens, directeur des études économiques et financières à l'USH. Les organismes se sentiraient "pris en étau" entre la demande toujours croissante de logements sociaux et la mise en place progressive de la RLS (réduction de loyer de solidarité), les gels de loyer "qui ne se rattrapent pas", les allongements de dette qui donnent de l'air mais seulement à court terme, les prêts de haut de bilan qui sont des "quasi-fonds propres" mais qui demeurent des prêts à rembourser…
"La Caisse des Dépôts poursuivra le dialogue avec le monde HLM afin de concevoir des dispositifs innovants, adaptés à ses nouveaux besoins de financement. Elle continuera à jouer son rôle de tiers de confiance du logement social", a assuré Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, dans une interview publiée dans le rapport au congrès. C'est une première réponse. Le congrès de Marseille en réservera probablement bien d'autres.

 

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