Pauvreté - Les épiceries sociales pourraient être privées d'aides européennes

Les Restos du coeur, le Secours populaire ou la Croix-Rouge ont pu souffler. L'Union européenne continue de financer l'action de ces associations qui ne dépendront pas uniquement des donations. Mais l'inquiétude demeure, puisque le nombre de bénéficiaires, crise oblige, ne cesse d'augmenter. On annonce déjà le cap du million de personnes ayant recours aux Restos du coeur.
Entre 2014 et 2020, l'UE financera les banques alimentaires à hauteur de 2,5 milliards d'euros. Un milliard supplémentaire pourra être apporté, portant le budget à 3,5 milliards, mais cette rallonge reste facultative : les Etats sont libres ou non d'y contribuer.
De plus, les changements réglementaires opérés ont des effets collatéraux, comme l'exclusion des épiceries sociales et solidaires. La France en compte environ 600. En l'état actuel des négociations, l'UE leur ferme la porte, car elle réserve son soutien aux associations qui fournissent gratuitement l'aide alimentaire.
Les épiceries ont au contraire l'habitude de demander une modique somme aux bénéficiaires. Organisées en réseau (Andes), elles plaident pour la "coexistence des principes de gratuité et de contribution financière, afin de répondre au mieux à la diversité des publics touchés par la pauvreté en France", écrivent-elles dans un communiqué.
"La précarité alimentaire et matérielle touche des catégories de plus en plus larges", poursuivent-elles. "Des personnes auparavant considérées comme insérées dans la société et dans le monde du travail : travailleurs pauvres, bénéficiaires de minima sociaux, familles monoparentales, étudiants et retraités pauvres" ont désormais recours à l'aide alimentaire, notent-elles.
Une pétition est lancée pour alerter les pouvoirs publics.