Emploi - Les Crepi : 20 ans d'engagement auprès des demandeurs d'emploi
En vingt ans, les clubs régionaux d'entreprises partenaires de l'insertion (Crepi), qui regroupent quelque 1.200 entreprises, se sont discrètement fait une place au côté du service public de l'emploi. En 2012, les quinze Crepi répartis sur le territoire national ont ainsi accueilli 5.600 personnes éloignées de l'emploi, essentiellement des jeunes. 3.300 d'entre elles ont bénéficié d'un accompagnement spécifique et 47% ont pu trouver une formation ou un emploi. "Ces personnes sont envoyées par le service public de l'emploi ou sont directement reçues par nos services", explique la fédération des Crepi, qui accueille tout type de public, mais au final davantage de jeunes.
Ces réseaux sont nés en 1993 du souhait, formulé par le groupe Eiffage, de répondre de manière constructive à la clause du "mieux disant social" des marchés publics, par la suite transformé en "clause d'insertion". Ils ont développé leurs compétences pour venir en appui aux entreprises ayant à satisfaire une clause d'insertion dans un marché public. L'une de leurs principales actions est ainsi de gérer la clause d'insertion : réponse aux appels d'offres, recrutement et suivi dans l'entreprise.
A l'heure où de nombreux rapports pointent les chevauchements des structures locales de l'emploi, cette intervention privée dans le champ de l'insertion pose des questions. Mais la fédération se veut rassurante. "Nous avons un rôle complémentaire des missions locales : nous avons une dimension terrain avec des stages, et des découvertes d'entreprises", explique-t-elle.
Le réseau ne reçoit pas de financement spécifique de la part de l'Etat. En revanche, son programme Odyssée des Crepi vers l'emploi, évènement annuel qui mobilise entre 1.500 et 2.000 personnes à travers des rencontres entre représentants d'entreprises et personnes en recherche d'emploi, perçoit des financements issus de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Depuis son lancement en 2010, cet événement, placé sous le haut-patronage du ministère chargé de la politique de la ville, a permis à 2.196 demandeurs d'emploi de rencontrer 1.042 représentants d'entreprises. 722 solutions professionnelles ont ainsi été trouvées. En 2012, le nombre d'emplois durables a même augmenté de 59% par rapport à l'édition précédente (de 67 à 107 contrats de plus de six mois et CDI).
Le ministère délégué à la Ville s'intéresse de plus en plus à ces réseaux d'entreprises, comme Face (Fondation agir contre l'exclusion), et souhaite travailler davantage avec eux. L'idée d'une "Fondation de quartier", telle que plusieurs associations le proposent, commence à germer. Cette fondation serait destinée à soutenir des projets innovants, créateurs d'emplois et reproductibles.
En attendant qu'un tel dispositif se mette en place, le ministre a signé le 30 mai 2013 une convention avec la fédération des Crepi. Elle doit permettre de mieux coordonner et d'amplifier leurs actions pour "favoriser l'accès et/ou le retour à l'emploi des habitants en recherche d'emploi et plus particulièrement celles issues des quartiers relevant de la politique de la ville", précise le texte. Le ministère a annoncé qu'il allait signer d'autres conventions avec Face et IMS-Entreprendre pour la Cité, CCI-France et toutes les entreprises qui souhaitent s'engager au-delà de leurs obligations sociales, sociétales et environnementales. Le 20 juin, la signature d'une première série d'engagements avec une trentaine de grandes entreprises est ainsi déjà programmée.