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Emploi des jeunes - Emplois d'avenir : "Les communes ne jouent pas le jeu", alerte un préfet

Dans un entretien à AEF, le préfet des Bouches-du-Rhône s'inquiète du retard pris par les emplois d'avenir dans son département et interpelle les communes.

Dans les Bouches-du-Rhône, 27.000 jeunes sans qualification ont été identifiés par les missions locales. "Une bombe à retardement", alerte Hugues Parant, le préfet du département, interrogé par l'agence AEF. "Les communes ne jouent pas le jeu", s'insurge le préfet : "4.113 contrats doivent être signés en 2013, or seuls 567 jeunes ont été engagés pour le moment, soit 13,8% de l'objectif", précise-t-il, visant la communauté urbaine de Marseille qui "totalise la moitié des jeunes du département potentiellement concernés par le dispositif et qui s'engage sur cinquante embauches".
Alors que les jeunes des zones urbaines sensibles ont été identifiés comme prioritaires (une convention d'objectifs signée le 25 avril fixe une proportion de 20% des emplois d'avenir dans les quartiers prioritaires, et 30% en 2015), le préfet décrit "des conditions d'enfermement dans les quartiers où le nombre de jeunes sans qualification risque de conduire à une situation désastreuse". Dans son département, beaucoup d'engagements ont été pris (conseil général, secteurs de l'ESS, du sport, du logement social...), mais ils tardent à se concrétiser.
La région Paca n'est pourtant pas à la traîne, elle fait même un tout petit peu mieux que la moyenne nationale, avec 20,6% d'embauches sur l'objectif de 2013, avec des départements exemplaires comme le Var qui a déjà rempli 38% de son objectif. Hugues Parant met en avant deux freins à l'embauche : "La volonté de ne pas perturber l'équilibre social de ces établissements, puis la crainte de devoir embaucher ces jeunes à l'issue de leur emploi d'avenir, comme ils avaient dû le faire avec les emplois jeunes."

"Beaucoup n'en ont pas les moyens"

De leur côté, les communes insistent sur le coût d'un tel dispositif. "Cela monte lentement. Beaucoup de communes souhaiteraient avoir recours à des d'emplois d'avenir mais beaucoup n'en ont pas les moyens, même si seulement 25% du coût est à la charge des communes", a ainsi expliqué le premier vice-président délégué de l'Association des maires de France (AMF), André Laignel, le 22 mai, à l'occasion d'une conférence de presse.
Avec 20.000 contrats signés depuis leur lancement en novembre sur les 100.000 emplois d'avenir prévus d'ici fin 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reste optimiste. "Je crois que nous sommes maintenant dans la période de montée en puissance, a-t-il déclaré mercredi 22 mai, à l'issue d'une réunion des ministres sur l'emploi. Nous avons levé d'ailleurs tous les obstacles, toutes les incompréhensions qui pouvaient exister, pour montrer que si on veut on peut arriver à ce résultat."
Exemple de ces aménagements : le préfet des Bouches-du-Rhône se félicite du travail fait avec la région Paca sur "les formules possibles pour financer la formation des jeunes à des métiers différents de ceux qu'ils exercent au sein de la collectivité qui les embauche". "Mais ces solutions ne sont pas encore opérationnelles", a-t-il ajouté à AEF. Selon lui, la formation qualifiante consitue une grande différence avec les emplois aidés classiques.

 

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