Emploi - François Hollande lance "l'offensive" franco-allemande pour l'emploi des jeunes en Europe
François Hollande a lancé "l'offensive" franco-allemande pour l'emploi des jeunes en Europe le 28 mai 2013, à l'occasion d'un colloque organisé à Sciences Po sur l'avenir de l'Europe. "Nous devons agir en urgence, six millions de jeunes sont au chômage en Europe mais quand on regarde de près les chiffres, il y en a près de 14 millions qui sont sans travail, qui ne suivent pas d'études, ou qui ne sont pas en apprentissage, a-t-il ainsi signalé, cette offensive pour l'emploi des jeunes part aujourd'hui."
L'initiative, auparavant intitulée "New Deal pour l'Europe", avait été annoncée mi-mai. Elle est menée en accord avec la chancelière Angela Merkel, et doit aboutir à un véritable plan pour l'emploi des jeunes dès cette année. Le ministre du Travail Michel Sapin, et son homologue allemand, Ursula von der Leyen, en ont tracé les grandes lignes le 28 mai. L'initiative se décomposera en trois points : un accès plus facile au crédit pour les PME, pourvoyeuses d'emplois pour les jeunes, via la Banque européenne d'investissement, le développement de l'alternance, et le développement de la mobilité géographique des jeunes, sur le territoire national et en Europe.
En matière d'alternance, la France accuse un certain retard par rapport à l'Allemagne, avec 433.000 jeunes sous contrat (objectif de 500.000 d'ici à 2017) contre 1,5 million outre-Rhin. C'est une des raisons avancées pour expliquer la différence du taux de chômage des jeunes entre les deux pays (8% seulement en Allemagne, 25% en France, jusqu'à plus de 28% dans certaines régions, comme le Centre). Les ministres français et allemands estiment qu'il faut mettre en place rapidement l'Erasmus de l'alternance pour favoriser la mobilité des apprentis. "Les fonds existent, mobilisons-les", a souligné François Hollande. La France prépare elle un projet de loi sur l'apprentissage, couplé avec la formation, pour l'hiver 2013. Il devrait comporter une évolution des aides et un meilleur accompagnement pour les jeunes. Concernant la mobilité, le développement des structures existantes, comme le programme d'échange Erasmus et le réseau Eures, qui met en relation employeurs et chercheurs d'emplois dans toute l'Europe, est préconisé.
Le plan finalisé le 3 juillet
Au-delà de ces trois voies, le président français estime qu'il faut aussi mobiliser les fonds disponibles pour les jeunes très vite et mettre en place rapidement les actions adoptées. A l'heure actuelle, six milliards d'euros sont prévus en faveur de l'emploi des jeunes dans le projet de budget européen 2014-2020 qui doit être voté par le Parlement et 16 milliards d'euros sont également disponibles au sein des fonds structurels européens. "Il faut préparer l'engagement de ces fonds-là pour que très vite les Etats, les organismes compétents puissent mobiliser ces fonds", a ainsi souligné François Hollande. Au niveau de l'Union européenne, des décisions concernant les jeunes ont déjà été prises. Le Conseil européen a ainsi adopté le principe d'un système de "garantie" pour les jeunes sans travail ni formation depuis quatre mois. "Le principe est excellent mais a-t-on organisé aujourd'hui la mise en œuvre de cet objectif ? Nous devons le faire dès à présent", a signalé le président français. Pour sa part, la France a décidé en février 2013 de mettre en place un nouvel outil anti-chômage, dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté. Baptisé également "garantie", il proposera un revenu minimum équivalent au RSA aux jeunes, en plus des offres de formation ou d'emploi qui leur seront proposées par les missions locales.
Le plan franco-allemand pour l'emploi des jeunes sera l'un des sujets de discussion de François Hollande et Angela Merkel, lors de sa visite à Paris le 30 mai. Il sera également discuté lors du Sommet européen des 27 et 28 juin et finalisé le 3 juillet à Berlin, lors d'une réunion des ministres du Travail des vingt-sept présidée par Angela Merkel, en présence de François Hollande.