Logement - Les aides de l'Anah ont diminué en 2011
Comme chaque année, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) publie ses statistiques annuelles. Celles-ci, qui portent sur l'exercice 2011, montrent un tassement des interventions de l'agence, même si les années antérieures avaient été dopées par les effets du plan de relance.
Ainsi, l'Anah a attribué l'an dernier plus de 388 millions d'euros de subventions, dont 349,2 millions à des propriétaires pour le financement de leurs travaux. Ce volume des aides était encore de 556 millions d'euros - dont 488 millions pour les propriétaires - en 2010 (voir notre article ci-contre du 30 mars 2011) et de 619 millions en 2009. Pour être complet, il faut ajouter, l'an dernier, des aides complémentaires de 10,4 millions d'euros pour l'humanisation des structures d'hébergement, de 24,2 millions d'euros pour l'ingénierie (études, suivi-animation des opérations...) et de 4,9 millions d'euros pour des opérations de résorption de l'habitat insalubre. Ces montants sont également en baisse par rapport aux années antérieures, à l'exception des dépenses d'ingénierie.
Ces aides de l'Anah ont généré, l'an dernier, un volume global de travaux éligibles de 1,1 milliard d'euros, contre respectivement 1,4 et 2,3 milliards d'euros les deux années précédentes. Au total, 72.958 logements ont été traités en 2011 grâce à l'aide de l'agence : 50.528 dans le cadre d'aides directes aux propriétaires et 22.314 au travers de 408 syndicats de copropriétaires. Le nombre total de logements aidés était de 107.328 en 2010 et de 160.600 l'année précédente.
Si on laisse de côté les aides aux syndicats de copropriétaires, les bénéficiaires se répartissent en 37.559 logements appartenant à des propriétaires occupants (dont 20.672 propriétaires très modestes) et 11.969 logements de propriétaires bailleurs. Les logements concernés dans ce dernier cas de figure relèvent majoritairement des loyers sociaux (7.174 logements) suivi par les loyers intermédiaires (2.197) et les loyers très sociaux (1.741). Les propriétaires bailleurs mobilisent un volume d'aide (171,11 millions d'euros) supérieur à celui des propriétaires occupants (120,26 millions).
Habitat indigne et précarité énergétique
En termes de priorités d'action, les chiffres 2011 confirment le poids relatif croissant de la lutte contre l'habitat indigne et très dégradé. Celle-ci - qui correspond à des opérations lourdes - mobilise en effet 198,42 millions d'euros pour 15.371 logements, soit 57% du total des aides de l'Anah. Cette proportion était de 51,6% en 2010. Autre thème montant : la lutte contre la précarité énergétique, avec désormais 51,57 millions d'euros de subventions pour 6.669 opérations - soit 13,3% du total des financements -, alors que cette priorité n'était pas identifiée en tant que telle dans les éditions précédentes des chiffres de l'Anah. Il en est de même pour les aides au redressement des copropriétés en difficulté, une mission sur laquelle l'agence s'engage fortement (voir notre article ci-contre du 16 mars 2012) et qui a représenté une dépense de 87,55 millions d'euros en 2011 pour 28.791 logements aidés (aides aux syndicats et aides individuelles). Enfin, la dernière mission concerne les aides en faveur des propriétaires occupants modestes, avec 120,26 millions d'euros pour 38.559 logements (contre 141,21 millions en 2010).
La répartition géographique des aides de l'Anah se caractérise toujours par une nette prédominance du secteur urbain (75% du montant des aides) sur le secteur rural. Cette répartition est identique à celle de 2010. Le mémento de l'Anah fournit également une répartition des aides par régions.
Enfin, en termes de gestion du dispositif, il apparaît que 63% des aides accordées en 2011 l'ont été dans le cadre d'opérations programmées (contre 65% en 2010 et 66% en 2009). Les chiffres 2011 témoignent aussi de l'importance des programmes locaux, puisque les subventions de l'Anah ont été distribuées l'an dernier par 180 "territoires de décision", dont 108 collectivités délégataires. Ces chiffres étaient respectivement de 178 et 106 en 2010 (chiffres identiques à ceux de 2009).