Culture - Le spectacle vivant toujours bien vivant
Audrey Azoulay a présenté, le 20 avril, une communication en conseil des ministres consacrée à la création et au spectacle vivant. Une communication qui intervient alors que les tensions commencent à monter autour des négociations sur l'assurance-chômage en général et sur le régime des intermittents du spectacle en particulier. Il s'agit donc d'un plaidoyer pro domo qui débute par le paragraphe, désormais rituel, sur le "contexte économique tendu, qui voit d'importantes baisses de financement de la part de certaines collectivités territoriales".
Dégel partiel de la réserve
Malgré ce contexte tendu, le spectacle vivant regroupe néanmoins 1.300 compagnies et ensembles indépendants aidés par l'Etat (le nombre de ceux aidés par des collectivités n'est pas précisé), près de 360 établissements culturels labellisés et plus de 4.000 festivals.
Pour soutenir ce secteur important de l'activité culturelle, Manuel Valls a annoncé, lors de son récent déplacement au Centre Pompidou-Metz, la levée partielle de la réserve de précaution, à hauteur de 50 millions d'euros (dont 29 millions d'euros pour les crédits d'intervention du spectacle vivant dans tous les territoires).
Par ailleurs, le budget 2016 prévoit 12,5 millions d'euros de mesures nouvelles pour renforcer les dispositifs de soutien. Les bénéficiaires seront notamment les compagnies et les ensembles indépendants du spectacle vivant, les résidences d'artistes, ainsi que les lieux intermédiaires et indépendants, "véritables laboratoires de recherche pour la création". Plus de 140 projets de résidence d'artiste devraient ainsi être aidés cette année.
Le retour de l'Etat dans les conservatoires
En termes de promotion et de transmission des valeurs culturelles, huit millions d'euros vont être alloués aux conservatoires nationaux en 2016. Pour la ministre de la Culture, c'est "un signe fort qui marque le retour de l'Etat aux côtés des collectivités territoriales pour une politique ambitieuse d'éducation et de pratique artistique".
Enfin et comme attendu - actualité oblige - la communication ministérielle se termine par l'affirmation de la volonté de "conforter le régime de l'intermittence et mieux encourager un emploi durable et de qualité".
Audrey Azoulay affirme notamment que "comme l'a rappelé le Premier ministre, la pérennisation d'un régime spécifique d'assurance chômage pour les artistes et les techniciens du spectacle, inscrit dans le cadre de la solidarité interprofessionnelle, est une condition essentielle de l'équilibre et de l'avenir de ce secteur".