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Santé / Social - Le plan Maladies neurodégénératives 2014-2019 déçoit les associations

Au lendemain de la présentation du plan Maladies neurodégénératives 2014-2019 qui succède aux trois plans Alzheimer successifs (voir notre article ci-contre du 18 novembre 2014), les associations expriment quasiment toutes leur déception face au manque de précision de certaines mesures (calendrier, objectifs quantitatifs...) et à l'absence de tout chiffrage - et encore moins d'engagement - en termes budgétaires.
La veille de l'annonce du plan, les associations s'étaient déjà inquiétées du risque de "fourre-tout" et de dilution des moyens et des politiques inhérent au rapprochement, au sein du plan, entre la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neurodégénératives (Parkinson, sclérose en plaques...).

Un jeu de piste budgétaire

Faute de chiffres officiels, les associations cherchent à reconstituer elles-mêmes l'enveloppe budgétaire à partir des informations recueillies auprès des ministères concernés, avec des résultats incertains. Marie-Odile Desana, la présidente de l'association France Alzheimer, estime ainsi que le volet recherche pourrait mobiliser 170 millions d'euros sur la durée du plan (auxquels s'ajouteraient 30 millions de reliquats du plan 2008-2012). Pour sa part, le volet médicosocial pourrait mobiliser 270 millions d'euros. Mais l'addition de ces chiffres - sans doute incomplets - reste encore très éloignée des 1,2 milliard d'euros affectés au plan précédent (même s'ils n'ont pas été consommés en totalité). Un jeu de piste budgétaire qui fait naître le soupçon sur l'ampleur réelle du plan 2014-2019 et conduit France Alzheimer à exprimer sa "déception" et à estimer que "le plan se veut ambitieux, mais le financement n'est pas à la hauteur de ces ambitions".
Le jugement de l'association est en revanche plus positif sur l'effort en faveur de la recherche et, en particulier, sur la mutualisation des moyens permise par le rapprochement entre diverses maladies neurodégénératives. Et cela même s'il reste encore à "travailler sur le périmètre du plan", afin de déterminer précisément les maladies englobées dans ce dernier.

Quelle place pour chaque maladie ?

Les différentes associations représentant les principales maladies neurodégénératives s'inquiètent en effet de la place consacrée à chacune d'elles dans un plan voulu comme transversal. Sur ce point, les engagements pris par le gouvernement sur le respect des "spécificités" de chaque maladie n'ont pas vraiment convaincu. Le Ciss (collectif interassociatif sur la santé) rappelle ainsi que "rassembler des pathologies proches ne doit pas amener à les confondre".
De son côté, France Parkinson, dans un communiqué du 18 novembre, estime que "la vigilance s'impose pour un plan à haut risque". Elle évoque ainsi plusieurs motifs d'inquiétude : "Le calendrier demeure flou, l'annonce d'indicateurs de suivi pour chaque mesure est reportée à une réunion ultérieure dont nous ne connaissons pas la date. Plus problématique encore, les précisions budgétaires indiquant les moyens alloués par maladie manquent toujours." Elle rappelle au passage qu'il n'existe en France qu'un seul Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) pourvu d'une unité Parkinson.

 

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