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Insertion - Le nombre de bénéficiaires du RSA progresse, mais ne dérape pas

En un an, le nombre de bénéficiaires du RSA a progressé de 4%. Il franchit la barre symbolique des deux millions de foyers, dont 1,55 million pour le RSA socle. Au total, la prestation touche 4,3 millions de personnes.

Dans le dernier numéro de sa lettre "L'e-ssentiel", la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) publie les chiffres du revenu de solidarité active (RSA) au 30 juin 2011. En un an, le nombre de bénéficiaires de cette prestation (RSA socle et activité) a progressé de 4%. Il franchit la barre symbolique des deux millions et atteint désormais 2,02 millions de foyers, dont 1,83 en métropole. Ce nombre inclut près de 10.000 bénéficiaires du RSA jeunes, dont la montée en charge reste pour le moins modeste. Ces chiffres ne concernant que les CAF, il faudrait, pour être complet, ajouter les bénéficiaires d'un RSA versé par les caisses de mutualité sociale agricole (MSA), soit environ 40.000 foyers.
Sur les 2,02 millions de foyers allocataires des CAF, 1,55 perçoivent le RSA socle et 469.000 le RSA activité seul. Parmi les premiers, on compte 1,34 million de bénéficiaires du RSA socle seul (dont 1,18 million en métropole) et 209.000 bénéficiaires du RSA socle et activité (dont 198.000 en métropole). Au total, la prestation couvre 4,3 millions de personnes : les titulaires, auxquels s'ajoutent 380.000 conjoints et 1,9 million d'enfants ou autres personnes à charge. Parmi les bénéficiaires, 269.000 perçoivent une majoration pour isolement.
Ces chiffres traduisent une hausse incontestable des effectifs, après la baisse du nombre d'allocataires enregistrée de 2008 à 2010. Mais on ne saurait parler de dérapage. Ainsi, la pente annuelle de 4% observée à la fin de juin 2011 est la même que celle relevée au trimestre précédent. Entre mars et juin 2011, le nombre de bénéficiaires du RSA socle a en effet progressé de 1,5% en données corrigées des variations saisonnières (CVS), soit un chiffre équivalent à celui des trois premiers mois de l'année. Depuis septembre 2010, le rythme de progression des allocataires du RSA socle est ainsi pratiquement le même chaque trimestre. La Cnaf explique cette "croissance moins dynamique" par un contexte économique moins défavorable en 2010 qu'en 2009. L'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) s'est en effet ralentie au cours de l'année 2010. On retrouve là le décalage temporel traditionnel entre la conjoncture économique et les évolutions du RSA. Un effet qui expliquait déjà le recul du nombre d'allocataires au plus fort de la crise économique (fin 2008 et 2009).
Pour sa part, le RSA activité semble avoir achevé sa période de montée en charge, à défaut d'avoir rencontré tous ses bénéficiaires potentiels. Au cours du second trimestre 2011, le nombre d'allocataires est ainsi passé de 458.000 à 469.000, soit 12.000 foyers supplémentaires. Sur un an (juin 2010 à juin 2011), la hausse est de 4%.
Enfin, le RSA reste relativement fluide. A la fin du mois de juin 2011, près de 30% des allocataires n'étaient pas présents dans le dispositif un an plus tôt. Mais près de la moitié des foyers résidant en métropole bénéficiaient déjà du RMI ou de l'allocation de parent isolé (API) avant de percevoir le RSA. Au total, 53% des allocataires métropolitains ont une ancienneté comprise entre moins d'un mois et deux ans, autrement dit n'ont connu que le RSA. Plus du quart (28%) ont une durée de perception du RSA inférieure ou égale à un an et un quart ont une ancienneté dans le dispositif comprise entre un et deux ans. L'ancienneté diffère toutefois selon que l'on considère le RSA socle ou le RSA activité, dont les trois quarts des allocataires ont une durée de perception comprise entre moins d'un mois et deux ans.