Enfance - Le gouvernement veut faire des CAF des "centres de ressources" pour les familles en difficulté
Claude Greff, secrétaire d'Etat chargée de la famille auprès de Roselyne Bachelot-Narquin, a clôturé, le 7 septembre, la réunion annuelle des présidents de caisses d'allocations familiales (CAF). Elle a profité de cette occurrence traditionnelle pour dresser un tableau d'ensemble de la politique familiale et des attentes du gouvernement vis-à-vis de la branche famille.
Après le tableau obligé des spécificités et des réussites de la politique familiale française que "la plupart des pays européens nous envient" - et notamment ses effets sur le taux de fécondité et le taux d'activité des femmes -, elle a rappelé que les crédits consacrés à cette dernière ont continué d'augmenter malgré la crise, un "traitement de faveur" dont "beaucoup d'autres politiques publiques aimeraient bénéficier". Elle a également salué l'investissement des CAF dans la mise en œuvre de nouveaux dispositifs depuis 2007 - à commencer par le RSA -, tout en se déclarant consciente de la charge de travail que cela a représenté pour les caisses (voir notre article ci-contre du 9 septembre 2011). Claude Greff a déclaré comprendre que les caisses ont "parfois eu l'impression que le contrat n'était pas exécuté de manière parfaitement équilibrée" du côté de l'Etat, mais "la gestion des CAF ne peut pas ignorer les à-coups violents qui s'imposent à l'action publique".
Priorité à l'offre globale de service
Pour l'avenir, la secrétaire d'Etat chargée de la famille a affirmé vouloir "préserver l'ADN des CAF", car "il serait absurde de casser ce qui marche aujourd'hui". Une réponse aux craintes de la branche famille sur des regroupements au niveau régional après l'achèvement prochain de la départementalisation (voir notre article ci-contre du 25 juillet 2011). En contrepartie, le gouvernement entend "que les CAF de demain soient de véritables centres de ressources pour les familles, et notamment les familles qui traversent des circonstances difficiles". Il s'agit en l'occurrence de la mise en œuvre de "l'offre globale de service", prévue par la convention d'objectifs et de gestion entre l'Etat et la Cnaf, cette offre globale portant en elle "la promesse de faire des CAF de véritables maisons de la famille". Pour l'instant, Claude Greff juge toutefois la situation "encore très hétérogène", malgré des "initiatives remarquables". Aussi juge-t-elle indispensable d'"inventer des mécanismes vertueux pour soutenir fortement ceux qui s'engageront dans cette révolution du service aux familles, mais sans laisser sur le bord de la route les caisses dont les difficultés étaient les plus grandes au départ". En pratique, les services du ministère vont étudier, avec la Cnaf, "une logique d'appel à projets pour dynamiser le déploiement de l'offre globale". En attendant, Claude Greff appelle d'ores et déjà la branche famille à "démarcher toutes les collectivités de [ses] départements, les unes après les autres, pour faire émerger les projets et les accompagner".
La secrétaire d'Etat chargée de la famille a également estimé qu'après la diversification des modes de garde de la petite enfance, "le grand défi qui est juste devant nous, c'est l'exercice de la parentalité". Elle entend consulter le Conseil national de soutien à la parentalité, mis en place à la fin de 2010 (voir notre article ci-contre du 5 novembre 2010), et procéder à une évaluation des dispositifs actuels, avant d'envisager "une structuration institutionnelle au niveau départemental".