Social - Les difficultés sont de retour dans les caisses d'allocations familiales
En 2009, quelques mois avant la mise en place du revenu de solidarité active (RSA), un grand nombre de caisses d'allocations familiales (CAF) se trouvaient en grave difficulté, en raison des retards accumulés et de la mise en place de la nouvelle prestation (voir notre article ci-contre du 18 mars 2009). Face à l'augmentation du nombre de sollicitations - conséquence de la crise économique - et aux contraintes liées à la montée en charge du RSA, plusieurs caisses avaient alors choisi de fermer purement et simplement leurs accueils, afin de dégager les moyens nécessaires à la résorption des dossiers en souffrance. Un an après - alors que le RSA était en place depuis plus de huit mois, avec un public potentiel notablement élargi -, nouvelle poussée de fièvre avec une institution "proche de l'implosion", selon son président Jean-Luc Deroussen (voir notre article ci-contre du 12 mars 2010).
Les grands départements sont les plus concernés
Après quelques mois d'accalmie (voir notre article ci-contre du 26 juillet 2010), les difficultés semblent de retour, selon ce qui s'apparente de plus en plus à un cycle annuel. La CAF de Seine-et-Marne a ainsi annoncé la fermeture de six de ses huit antennes locales, au moins jusqu'au 29 avril. Durant cette période, seuls les accueils de Melun et de Meaux seront maintenus. Cette mesure brutale serait le seul moyen pour résorber un retard de traitement portant sur environ 80.000 courriers, représentant 31.000 dossiers et environ douze jours de travail. Ces fermetures surviennent après plusieurs journées de grève qui ont, elles aussi, perturbé le fonctionnement de la caisse. Selon le directeur de la CAF de Seine-et-Marne, toutes les autres caisses de l'Ile-de-France seraient dans la même situation. Par exemple, le temps moyen d'accueil aux guichets serait ainsi de deux heures à la CAF de Seine-Saint-Denis. Ces difficultés ne sont toutefois pas l'apanage des caisses franciliennes. La CAF des Pyrénées-Orientales a décidé, elle aussi, la fermeture temporaire de ses points d'accueil déconcentrés, pour regrouper ses moyens sur la résorption des retards.
Maigre consolation : contrairement à 2009 et 2010, les CAF ne sont plus les seuls organismes de protection sociale à connaître des difficultés. Les caisses primaires d'assurance maladie (Cpam) sont en effet, dans un registre un peu différent, confrontées aux conséquences des restructurations de leur organisation territoriale. La caisse des Bouches-du-Rhône verrait ainsi ses points d'accueil sur le département passer de 52 à 37. Plusieurs centres des quartiers nord de Marseille - zone urbaine en difficulté - seraient touchés par cette restructuration. Face à ce projet, un collectif a saisi les principaux élus du département et ceux directement concernés par les projets de fermeture de points d'accueil. Même si le dossier semble moins avancé, d'autres projets du même type seraient en gestation dans d'autres grands départements. C'est le cas, notamment, de la Haute-Garonne, où l'inquiétude commence à se faire jour parmi les habitants et les élus concernés.