Aménagement numérique - Le déploiement de fibre optique sur le réseau électrique : une solution alternative
Le syndicat mixte Ardèche Drôme Numérique (ADN) et sa société délégataire Adtim ont présenté, fin novembre, leur chantier de pose de câbles optiques sur lignes électriques aériennes. Grâce à un partenariat avec le syndicat départemental d'énergies de la Drôme (Energie SDED) et ERDF (Electricité réseau distribution France), la pose a démarré, dès octobre dernier, notamment entre La Bégude-de-Mazenc et Charols. A terme, 335 km du réseau public de fibre optique permettant de transporter l'information numérique avec un très haut débit (sur un peu plus de 2.000 kms de linéaire total) vont être déployés sur les deux départements de l'Ardèche et de la Drôme sur les supports des réseaux électriques basse (BT) et moyenne tension (HTA). Complémentaire aux traditionnels travaux de génie civil mais moitié moins chère, cette technique est notamment appropriée pour desservir en fibre optique les zones rurales ou peu denses. Dans le cadre de ce déploiement aérien, une convention quadripartite avait été signée le 10 juillet dernier entre la société délégataire de service public Adtim( filiale d'ETDE / Axione et Eiffage), Energie SDED, ERDF, gestionnaire du réseau public d'électricité, et ADN qui représente les conseils généraux de l'Ardèche et de la Drôme, ainsi que la région Rhône-Alpes. Une convention équivalente a été signée en Ardèche avec le SDE07 (syndicat départemental d'énergies de l'Ardèche).
La FNCCR mobilisée
A la suite de pionniers tels que les syndicats intercommunaux d'électricité de l'Ain (SIAE) ou du Jura (Sidec), les services publics locaux de l'énergie se mobilisent de plus en plus souvent pour apporter la fibre optique sur leurs territoires ruraux. Poussée par ses 500 collectivités adhérentes, établissements publics de coopération et régies (dont environ), la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) s'apprêterait à favoriser la prise de nouvelles compétences sur les communications électroniques par ses quelque 90 membres du domaine de l'électricité. Ce n'est pas par hasard si le sénateur de la Gironde Xavier Pintat, justement président de la FNCCR, est à l'origine de la proposition de loi relative à la lutte contre la fracture numérique. Cette dernière présentait dans son exposé des motifs que "l'implication des autorités organisatrices de la distribution publique d'électricité apparaît en effet comme une condition sine qua non de la minimisation en zone peu dense des coûts de génie civil afférents au déploiement de la fibre optique, compte tenu de la très grande proximité technique et opérationnelle des réseaux de fibres optiques et des réseaux électriques". Cette proposition de loi, devenue entre-temps "le fourre-tout du numérique" et notamment de la télévision numérique terrestre (TNT), a été adoptée en seconde lecture au Sénat, ce 10 décembre. "Les techniques et les réseaux changent : mais la nécessité d'un aménagement équilibré du territoire demeure", s'est félicitée la Fédération. Un pionnier des syndicats mixte du numérique, nouvel adhérent de la FNCCR, serait par ailleurs en cours de rapprochement avec son syndicat départemental d'électrification pour accélérer le déploiement de la fibre en aérien.
Luc Derriano / EVS