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Fibre optique - Lancement du réseau bi-départemental Ardèche Drôme Numérique

"Nous faisons un pari sur l'avenir, à travers un projet dont l'ambition est sans équivalent en France", a lancé Didier Guillaume. Les présidents des conseils généraux de l'Ardèche (Pascal Terrasse), de la Drôme (Didier Guillaume) et de la région Rhône-Alpes (Jean-Jack Queyranne) ont soudé, le 11 juin, les premières fibres optiques pour la mise en service de la tête du réseau bi-départemental à haut et très haut débit Ardèche Drôme Numérique (ADN). Après 10 mois d'études et de travaux, cette mise en service concrétise l'ouverture du réseau aux opérateurs pour le lancement des premiers services aux entreprises puis aux particuliers à partir de l'automne. "Les élus ont souligné l'importance de cet outil au service de l'aménagement du territoire qui instaure un nouveau service public local, qui ouvre le territoire à la concurrence par un positionnement d'opérateur neutre, transparent et non discriminatoire", explique le syndicat mixte ADN. "Cette structure est indispensable pour porter cette initiative et sceller un avenir numérique commun", a insisté Jean-Jack Queyranne.
Le projet ADN prévoit le déploiement de 2.018 km de réseau de fibre optique : 1.070 km de génie civil à créer (selon le système de pose mécanisée, avec l'utilisation de trancheuses qui permettent un déploiement rapide) et 948 km d'emprunt d'infrastructures tierces (réseaux des syndicats d'énergie, lignes RTE, réseaux métropolitains de Romans-sur-Isère, Valence et du syndicat mixte Rovaltain, des fourreaux routiers déjà existants, les réseaux de la CNR, du tracé RFF TGV, des autoroutes Aréa). A ce jour, 310 km du réseau de fibre optique ont déjà été déployés en génie civil sur les deux départements, les travaux ayant démarré en janvier dernier. Les premières entreprises sont en cours de raccordement. Les premiers opérateurs locaux commencent à déployer leurs catalogues de services. Les travaux de déploiement du FTTH (fibre à la maison) ont aussi débuté la semaine dernière à Romans-sur-Isère au quartier de La Monnaie. Car le réseau ADN raccordera 11.000 logements sociaux sur 8 parcs locatifs publics situés en zone urbaine sensible (ZUS) à Romans donc, mais aussi Annonay, Aubenas, Donzère, Montélimar, Pierrelatte, Privas et Valence. 212 zones d'activité seront raccordées au réseau en fibre optique. 2.000 entreprises bénéficieront d'un raccordement jusque dans leurs locaux (FTTB). Il connectera également à la fibre 503 sites et bâtiments publics : collèges, lycées, Greta, universités, hôpitaux, et toutes les mairies des chefs-lieux de canton. Il contribuera, en outre, à une meilleure desserte en haut débit. A terme, chacun des 12.000 foyers situés en zone blanche ADSL disposera d'une solution d'accès. ADN prévoit notamment le dégroupage de 213 NRA (nœuds de raccordement abonnés) sur les 274 que comptent les deux départements. 96% des lignes pourront ainsi disposer d'offres de services ADSL d'opérateurs concurrents, dès le second semestre 2009. Tous les chefs-lieux de cantons et tous les NRA de plus de 400 lignes seront dégroupés.
Pour cela, le réseau ADN bénéficie d'un financement partagé entre les collectivités du syndicat et la société délégataire privée ADTIM, filiale du groupement Axione, Eiffage, ETDE et ETDE Investissement. Ce financement représente un investissement total de 123 millions d'euros sur les 25 ans de la délégation de service public dont 95,5 millions sur les deux premières années de déploiement. Les collectivités contribuent à hauteur de 50 millions d'euros : 10 millions pour chacun des départements (Drôme, Ardèche), 20 millions pour la région (Rhône-Alpes) et 10 millions de fonds européens (Feder). "Nos collectivités ne peuvent laisser l'aménagement numérique du territoire aux seules mains des opérateurs et faire confiance à la seule dynamique du marché. Ne rien faire reviendrait à concentrer les services innovants en zones denses, à laisser des zones du territoire sous-équipées et avec des niveaux de service moindres, et à devoir intervenir au cas par cas pour résorber les zones de fracture sans bénéficier du levier de la péréquation territoriale", a conclu Pascal Terrasse.

Luc Derriano / EVS