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Emploi - Le COE mesure l'impact de la crise sur l'emploi

Les salariés du secteur public ne se sentent pas épargnés par la crise. Ainsi, 50% d'entre eux disent avoir subi une perte de rémunération (contre 59% pour l'ensemble des salariés), 29% déplorent une perte d'opportunités (contre 35% pour l'ensemble des salariés) et 12% indiquent une perte d'emploi ou de métier (contre 18 %). C'est ce qui ressort d'une étude menée par le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE), en collaboration avec TNS Sofres, auprès de 900 salariés d'entreprises privées et publiques de toute taille et de 300 demandeurs d'emplois. Seuls 28% des salariés du public estiment que la crise n'a eu aucun impact sur leur situation, contre 22% dans l'ensemble des entreprises. Autre enseignement de l'étude : les salariés aspirent à des changements professionnels. 52% des salariés du secteur public et 55% dans le privé souhaitent ainsi une évolution de poste ou un changement de fonction dans les années à venir et un tiers des salariés interrogés déclarent envisager de changer de lieu de travail dans les années à venir. Ceux qui vivent à Paris sont les plus motivés. "On peut noter le désamour des salariés de la région parisienne pour leur région, explique ainsi l'étude, ces derniers étant plus disposés à changer de lieu de travail que les salariés vivant en province." Ils sont ainsi près des trois quarts à avoir envie de vivre dans une autre région, contre 57% des salariés de province… En revanche, le manque d'information est considéré comme un obstacle par plus d'un quart des salariés qui souhaitent changer de situation professionnelle. Et dans ce domaine, les acteurs institutionnels sont peu sollicités au profit d'outils plus modernes ou spécialisés, au premier rang desquels Internet. "On observe une certaine défiance envers les acteurs institutionnels, la majorité des personnes interrogées estiment qu'elles ne feront pas appel à eux pour obtenir de l'information et des conseils en la matière", signale ainsi l'enquête. 48% seulement des salariés interrogés se tournent vers les services publics locaux (mairie, département, région), 55% vers le service public de l'emploi (Apec, missions locales, Afpa, centres d'information et d'orientation), alors que 76% d'entre eux se tournent plus facilement vers Internet, et les publications spécialisées sur les carrières et les formations (68%). Plus marquant encore, plus des deux tiers des personnes interrogées appartenant aux catégories supérieures ne pensent pas faire appel à Pôle emploi dans leur recherche… Le COE a enfin interrogé les salariés et demandeurs d'emploi sur les solutions à envisager pour le futur. Dans ce domaine, le scepticisme à l'égard de la possibilité d'atteindre le plein emploi est général. 41% des personnes interrogées estiment ainsi que la France ne connaîtra jamais de situation de plein emploi, défini par un taux de chômage inférieur à 5%. Selon elles, c'est l'amélioration de la conjoncture au niveau mondial (41%) plus que les politiques menées en France (38%) qui permettront surtout de s'approcher de cette situation de plein emploi.

Paul Arguin