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Création d'entreprise - France Initiative fait appel au soutien des grandes entreprises

France Initiative avait craint que l'année 2009 soit une année difficile. Finalement, la crise économique et sociale n'aura pas eu de conséquence négative sur la création et la reprise d'entreprises. Le réseau d'accompagnement a ainsi enregistré en 2009 une hausse de 10% du nombre d'entreprises créées ou reprises, grâce à ses services, un nombre qui atteint 15.000 contre 13.600 en 2008. Et le taux de pérennité de ces entreprises aidées à trois ans est resté stable à 87%, un taux largement supérieur à la moyenne nationale qui se situe selon l'Insee à 64%. "C'est un bon cru", a signalé Bernard Brunhes, président de France Initiative, lors de la présentation du bilan 2009 le 10 mai 2010, expliquant les raisons de ce développement : "La crise a poussé les gens à lancer leur propre projet, on est sur une tendance nationale de développement de la création d'entreprises, et les banques, qui ont été plutôt prudentes cette année, sont rassurées par les prêts d'honneur et l'accompagnement procurés par France Initiative."
Au total, 133 millions d'euros de prêts d'honneur ont ainsi été engagés en 2009, soit une progression de 28% par rapport à l'année 2008, et 33.450 emplois ont été créés ou maintenus grâce à ces créations ou reprises d'entreprises, pour un coût moyen de 1.273 euros par emploi, dont 138 euros de la part de l'Etat. La crise économique n'aura donc pas atteint la tendance positive de l'activité de France Initiative mais le réseau n'est pas à l'abri de nouvelles difficultés. "Avec l'austérité annoncée par le gouvernement, on risque d'avoir moins d'apport de la part des collectivités territoriales, a ainsi expliqué le président du réseau. Les conseils régionaux et généraux ont des dépenses extrêmement contraintes, ils vont être obligés de raboter les subventions dans tous les domaines…"
 

Des prêts financés à 50% par les collectivités

Les collectivités financent actuellement à 50% les fonds de prêts d'honneur de France Initiative, 23,2% des budgets provenant des conseils régionaux, 15,5% des conseils généraux et 12% des communes et les structures intercommunales… Le réseau tente de convaincre les collectivités du bien-fondé de leur investissement, expliquant qu'avec un euro, dont la moitié est financée par elles, on arrive à un effet de levier sept fois supérieur. Mais il anticipe les baisses de budgets des collectivités en se tournant davantage vers les entreprises privées. Des entreprises qui ne financent le réseau à l'heure actuelle qu'à hauteur de 6,9%. France Initiative a d'ailleurs consacré son université des 6 et 7 mai à Talmont-Saint-Hilaire au sujet : "Comment impliquer davantage l'entreprise dans l'appui apporté dans les territoires à la création-reprise d'entreprise ?" Actuellement 500 partenariats locaux existent déjà entre des grandes entreprises et des plateformes France Initiative et près de 5.000 partenariats ont été noués avec des PME et des TPE. "Nous souhaitons en avoir plus", a précisé Bernard Brunhes, qui a mis en valeur les derniers accords signés, au niveau national, avec Total, Hammerson France, société foncière filiale d'un groupe européen qui possède et exploite des centres commerciaux, et BNP Paribas. Des accords nationaux qui facilitent ensuite les liens que les plateformes tissent au niveau local. Les arguments pour convaincre les entreprises ne manquent pas : la nécessité pour l'entreprise de bénéficier d'un territoire vivant, donc créateur d'entreprise, la possibilité de compenser les suppression d'emplois de l'entreprise par des créations via France initiative, la possibilité de se constituer un réseau d'affaires et institutionnel ou encore l'opportunité d'ouvrir leurs cadres à leur environnement et à leur territoire, "sans parler de la capacité à travers le réseau de repérer les tendances nouvelles", a précisé Anne Chatauret, déléguée générale de France Initiative. Reste à savoir si les entreprises seront enclines à participer à ce financement. "Aujourd'hui les entreprises savent qu'elles ne peuvent pas se développer contre leur territoire mais avec, a affirmé Edouard de Pinguilly, président de Plaine Initiative et d'Ile-de-France Initiative. Elles mènent donc des actions dans ce sens. Notre atout dans ce domaine est notre grande décentralisation et notre présence partout en France."

 

Emilie Zapalski