Création d'entreprises - France initiative s'impose comme un acteur clé de l'emploi local
Symbole de la bonne santé de la création d'entreprises en France, France initiative vole de record en record. Le réseau associatif annonce avoir contribué à la création ou reprise de 13.500 TPE-PME en 2007, soit 11% de plus qu'en 2006. Ces créations ont généré 30.500 emplois au démarrage (+ 16% par rapport à 2006). Les prêts d'honneur accordés par les 242 plateformes locales de France initiative se sont élevés à 92,1 millions d'euros, en hausse de 42%, pour une moyenne de 7.500 euros par prêt. La clé de ce succès réside dans une assise territoriale forte. L'argent est principalement financé par les collectivités locales qui totalisent 50% des fonds (21,5% pour les conseils régionaux, 16,2% pour les départements et 12,3% pour les communes et EPCI). Viennent ensuite la Caisse des Dépôts (17%), l'Europe et l'Etat, les chambres consulaires, les banques et les entreprises. Avec cet argent en poche, les créateurs peuvent ensuite plus facilement convaincre les banquiers : en 2007, 618 millions d'euros de prêts bancaires ont été associés aux prêts d'honneur, soit un effet de levier de 7,6.
"Chacune des plateformes est adossée à une ou plusieurs collectivités. Ce lien avec les collectivités est très important : le seul droit qu'elles n'ont pas est celui de participer au comité d'agrément", souligne Bernard Brunhes, le président de France initiative. Les plateformes servent ainsi d'intermédiaire dans de nombreux schémas régionaux de développement économique créés par la loi Raffarin de 2004 pour tout ce qui concerne la création/reprise ou la transmission d'entreprises. De fait, aujourd'hui, toutes les régions possèdent leur association. "Ce sont des lieux de construction de la communauté économique, assure encore Bernard Brunhes. Là où ça marche, nous sommes un acteur essentiel du développement local."
Les collectivités ont la garantie d'un argent "bien dépensé", sachant que le taux de remboursement des prêts est de 97%. Selon Bernard Joubrel, le président de Bretagne initiative "Les collectivités sont assurées de la traçabilité de l'argent qu'elles ont investi chez nous et qui se traduit directement en termes de créations d'entreprises, d'emplois créés, etc." Le retour sur la création d'emploi est d'autant plus important que 66% des créateurs aidés sont des chômeurs. Autre chiffre significatif : le taux de pérennité des nouvelles entreprises est de 86% à trois ans, soit au moins 20% de plus que la moyenne nationale.
France initiative qui a prévu de doubler son activité d'ici à 2013 est aujourd'hui freinée dans son élan et lance un appel au bénévolat. Car les bons résultats du réseau ne seraient rien sans les 13.000 parrains, le plus souvent chefs d'entreprises, qui assurent l'accompagnement et le suivi des créateurs. Bonne nouvelle : 41% des patrons de TPE-PME seraient intéressés selon un sondage Ifop réalisé pour France initiative, soit un vivier d'un million de parrains potentiels. "A côté des militantismes social, solidaire et humanitaire, il existe un bénévolat économique, insiste Bernard Brunhes. Nous sommes à la jonction entre le militantisme et l'économie marchande."
Michel Tendil