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Formation professionnelle - Rapport Marx : 18 préconisations pour améliorer la formation des demandeurs d'emploi

La formation professionnelle a été l'objet de nombreux rapports. Cette fois-ci, c'est la formation professionnelle des demandeurs d'emploi qui est spécifiquement ciblée dans le rapport réalisé par le groupe de travail présidé par Jean-Marie Marx et établi à la demande de Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi. Le groupe s'est réuni à huit reprises entre octobre et mi-décembre 2009 pour aboutir à des préconisations devant permettre d'améliorer le fonctionnement général du système.
Première recommandation : satisfaire les besoins de compétences des entreprises. "Dans un contexte de niveau élevé du chômage et de baisse des recrutements, la priorité doit être de satisfaire les besoins de recrutements des entreprises, et plus largement de l'ensemble des employeurs, y compris publics", signale ainsi le rapport, justifiant ce choix stratégique : "Gagner cinq jours sur la satisfaction de trois millions d'offres d'emploi est équivalent à l'occupation de 75.000 emplois à l'année". Pour ce faire, le groupe de travail estime nécessaire d'améliorer les dispositifs d'orientation des demandeurs d'emploi et préconise de revoir les politiques d'achat pour mieux les articuler aux besoins des demandeurs d'emploi et favoriser des dispositifs intégrant la différenciation des parcours plutôt que des stages normés. Autre idée : créer des programmes nationaux ciblés et contractualisés avec les régions, dans le cadre des futurs contrats de plans régionaux de développement des formations (CPRDF) pour les emplois de demain. "Les formations liées aux services aux personnes et aux emplois potentiels liés à la croissance verte pourraient rentrer dans ce cadre", explique le rapport, estimant que "le développement de ces actions repose sur des interventions et politiques conjointes de l'Etat et des collectivités locales (régions, conseils généraux principalement)". Autre axe de travail : satisfaire les besoins de compétences des demandeurs d'emploi, et en premier lieu les compétences de base, en doublant le nombre de bénéficiaires de programmes d'acquisition de ces compétences et de lutte contre l'illettrisme, préparer la sortie de crise en formant à des compétences transverses et favoriser les démarches de validation des acquis de l'expérience (VAE).

Créer une cellule de coordination territoriale

Le rapport estime aussi qu'il faut "sécuriser les parcours de formation, rendre transparent le marché de la formation et fluidifier l'accès à la formation". Outre la création d'un portail fédérateur permettant de faciliter l'accès à l'information, le rapport préconise de renforcer la mission d'orientation qui est confiée à Pôle emploi en lien avec d'autres opérateurs et réseaux. Il propose notamment que les conseillers personnels de Pôle emploi soient désignés dès les premiers mois de chômage pour les demandeurs d'emploi qui ont un projet de formation et de faire de ces conseillers le référent de l'ensemble du parcours. "Le conseiller personnel doit être responsable de tout le parcours du demandeur d'emploi jusqu'à son retour effectif à l'emploi. Il conviendrait que le suivi personnel continue de s'exercer partiellement en cours de formation, et surtout en cas de non insertion dans l'emploi", explique le rapport. Et pour faciliter l'accès à l'information des financeurs - Etat et régions - sur le nombre de places de formation occupées par rapport au total des places financées, le groupe de travail propose de créer un extranet, accessible aux professionnels, sur les formations disponibles. Extranet qui, "à plus long terme, pourrait évoluer vers une centrale de réservation et être articulé avec un outil de gestion de parcours". Enfin, le rapport propose d'instaurer un système de confiance entre acteurs, des coopérations renforcées, en privilégiant une approche territoriale. La "mobilisation des acteurs doit être confortée sur une base territoriale (région, bassin d'emploi…) définie entre l'Etat et les régions dans le cadre des futurs CPRDF", précise ainsi le rapport, qui estime aussi qu'il faut "structurer cette coopération territoriale" à travers une cellule de coordination. Cette cellule regrouperait Pôle emploi, les régions, les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) et le Fonds de gestion du congé individuel de formation (Fongecif). Le rapport fait aussi un point d'alerte sur l'intervention du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) qui est censé contribuer à la formation des demandeurs d'emploi. "Les priorités pour les demandeurs d'emploi ne sont pas connues à ce jour", remarque le rapport. Il est vrai que si le fonctionnement du fonds a été clarifié, sa mise en œuvre sur le terrain reste encore très floue. L'ensemble de ces préconisations devraient être présentées le 4 février aux membres de la cellule de pilotage du Fonds d'investissement social (Fiso).

Emilie Zapalski