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Emploi - Laurent Wauquiez veut "remettre de l'ordre" dans les maisons de l'emploi

L'avenir des maisons de l'emploi a une nouvelle fois été au cœur des discussions, à l'Assemblée, sur les crédits de la mission "Travail et emploi" adoptés le 5 novembre dans le cadre de l'examen du PLF 2010. Sur un budget total de 11,4 milliards d'euros (12,6 milliards d'euros si l'on y ajoute les crédits du plan de relance), 80,83 millions d'euros d'engagement et 90,51 millions d'euros de paiement sont prévus pour le financement de 205 maisons de l'emploi. Des objectifs modestes puisqu'en l'état, le budget ne prévoit que de conventionner sept maisons supplémentaires par rapport aux 198 maisons actuellement conventionnées. "S'agissant des maisons de l'emploi, notre doctrine est simple, elle consiste d'abord à affirmer qu'après la création de Pôle emploi, il ne s'agit pas de multiplier leurs implantations à travers le territoire", a expliqué le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Laurent Wauquiez, face aux interrogations des députés. L'objectif est donc clair : "remettre de l'ordre" dans le fonctionnement des maisons de l'emploi. Le secrétaire d'Etat a notamment dénoncé les distorsions de financement et les pratiques de clientélisme de certains élus locaux, jugées "inacceptables". Il n'a en revanche pas précisé si de nouvelles maisons de l'emploi pourraient être labellisées. Cette question n'a pas été véritablement tranchée depuis le gel du dispositif par Christine Lagarde en 2007. Créées en 2005 par la loi de programmation pour la cohésion sociale pour décloisonner les différents services de l'emploi, ces structures se sont rapidement développées mais on est loin de l'objectif initial de 300. Entretemps, elles ont un peu perdu de leur intérêt avec la création de Pôle emploi, même si la loi du 13 février 2008 portant sur la création de ce dernier a conforté leur rôle complémentaire. Il existe aujourd'hui 227 maisons labellisées et 198 conventionnées. Or seul le conventionnement, c'est-à-dire la signature avec l'Etat d'une convention de financement, peut assurer leur mise en œuvre effective. Récemment, deux rapports sont venus s'opposer sur le sujet : celui de Marie-Christine Dalloz, députée du Jura, très favorable au développement des maisons de l'emploi, et celui de Chantal Brunel, députée de Seine-et-Marne, au contraire très critique envers ces structures. La réponse du secrétaire d'Etat semble ménager la chèvre et le chou. Laurent Wauquiez a renvoyé au nouveau cahier des charges attendu pour 2010 et qui doit permettre d'améliorer leur fonctionnement (une version de ce cahier des charges a été transmise au Conseil national de l'emploi en septembre dernier). Quant au mode de financement, le PLF 2010 prévoit un financement par projet.

E.Z. et M.T.