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Transports - L'association TDIE presse le gouvernement de tenir ses engagements sur la mobilité durable

TDIE, qui fédère élus et professionnels des transports, a présenté ce 20 mai les principaux points de la motion adoptée lors de sa dernière assemblée générale qui s'est tenue le 13 mai. L'association coprésidée par Philippe Duron, député-maire de Caen, et depuis peu par Louis Nègre, sénateur-maire de Cagnes-sur-Mer, premier vice-président du Gart et futur rapporteur du volet transports du projet de loi Grenelle 2, rappelle au gouvernement son souhait de voir mise en œuvre une politique ambitieuse de la mobilité durable, planifiée à l'horizon 2030. Elle presse l'Etat de présenter avant la fin 2009 un schéma national de la mobilité durable et non un simple schéma national d'infrastructures de transports car, pour elle, avant  d'élaborer une liste d'infrastructures prioritaires, il est indispensable de définir une politique globale, structurée, et donc intermodale en matière de mobilité.

Ce futur schéma devra traiter à la fois des services à renforcer (systèmes d'exploitation intelligents) et des développements à envisager sur les différentes infrastructures, qu'elles soient routières, ferroviaires, portuaires ou aéroportuaires. Le débat sur ce schéma national doit s'inscrire dans le cadre de l'examen des projets de loi Grenelle 1 et 2 par le Parlement et l'association espère qu'il puisse s'engager sans tarder.

TDIE souhaite aussi que l'Etat engage rapidement une réforme du cadre juridique de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (Afitf), sur la base des recommandations d'un récent rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable consacré à l'Agence. TDIE appelle notamment de ses voeux la conclusion d'un contrat d'objectifs et de moyens pluriannuel entre l'Etat et l'Agence, l'ouverture du conseil d'administration à des usagers des infrastructures (gestionnaires de services, chargeurs, transporteurs...), à des personnalités dotées d'une forte expertise financière ainsi qu'à des représentants des régions compte tenu de leurs compétences en matière de transports. L'Afitf doit aussi jouer pleinement son rôle de conseil avec une capacité d'expertise ex ante et ex post sur les projets à financer, estime encore TDIE.

L'association juge appelle aussi le gouvernement à "faire preuve d'audace et d'esprit de réforme" en ce qui concerne plus généralement le financement des infrastructures de transport. Selon elle, le projet de loi Grenelle 2 doit être complété pour répondre à des besoins de financement évalués à 163 milliards d'euros d'ici à 2025, sans compter l'entretien et la régénération des infrastructures existantes. Captation des rentes foncières et immobilières, dépénalisation des amendes de stationnement en faveur du financement des transports en commun en site propre, péages urbains, appel à l'épargne populaire, finance carbone, recours aux fonds souverains étrangers... : l'association a avancé plusieurs propositions lors d'un colloque organisé en décembre dernier à la Caisse des Dépôts. TDIE compte aussi agir auprès des nouveaux parlementaires européens pour les convaincre d'augmenter fortement les capacités d'investissement de l'Union et d'élargir ces financements aux transports urbains, aux investissements liés à la protection des riverains et à la qualité des services.

L'association réclame aussi la tenue prochaine d'un Ciadt portuaire afin d'examiner notamment les besoins d'investissement pour améliorer la desserte des grands ports maritimes et des principaux ports décentralisés. Elle souhaite aussi que soit défini un schéma national des plateformes logistiques pour répondre aux besoins du transport de fret. Autre priorité selon elle : moderniser la desserte des platesformes aéroportuaires pour qu'elles puissent toutes bénéficier d'une offre ferroviaire de grande qualité (ligne à grande vitesse, transport en site propre comme la future liaison Charles-de-Gaulle Express). Enfin, sur le volet transports du Grand Paris, TDIE souhaite qu'après les déclarations très ambitieuses du président de la République, un débat public s'engage avec les collectivités territoriales pour mettre en oeuvre les solutions les plus efficaces. Pour Philippe Duron, "la question de la cohérence entre les projets annoncés et ceux programmés par le gouvernement est aussi posée". Et de citer l'exemple de la modernisation de la desserte ferroviaire de la Haute-Normandie : Nicolas Sarkozy a annoncé le 29 avril que dans le projet du Grand Paris étendu jusqu'au Havre, une ligne à grande vitesse relierait la capitale au port normand tandis que le secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau, a présenté auparavant aux élus haut-normands un tout autre schéma avec le doublement de la ligne actuelle entre la gare Saint-Lazare et Mantes-la-Jolie de façon à éviter l'engorgement dû au trafic de banlieue. TDIE compte travailler sur ce dossier avec Jean-Pierre Duport, ancien préfet d'Ile-de-France, chargé par Dominique Bussereau d'une mission sur les lignes ferroviaires normandes.

 

Anne Lenormand

 

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