Personnes âgées - L'Anesm publie une recommandation sur la prise en charge d'Alzheimer en établissement social
Comme annoncé lors de la présentation de son programme de travail pour 2009 (voir notre article ci-contre du 12 février 2009), l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) publie une recommandation de bonnes pratiques sur "l'accompagnement des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou apparentée en établissement médico-social". Ce document à la vocation très opérationnelle se compose de trois parties : le cadrage et les principes directeurs, les modalités de mise en oeuvre et les pratiques spécifiques à l'accueil séquentiel (accueil de jour ou de nuit et hébergement temporaire). Les recommandations de l'Anesm s'inscrivent dans le cadre des mesures 1, 15 et 16 du plan Alzheimer 2008-2012. Elles s'adressent à l'ensemble des établissements accueillant des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés.
La première partie rappelle les objectifs de l'accompagnement en établissement médico-social : préserver, maintenir et/ou restaurer l'autonomie de la personne, dans les choix et actes de la vie quotidienne comme dans les décisions importantes à prendre, mettre en place des mesures préventives et thérapeutiques des troubles psychologiques et comportementaux, assurer à chaque personne un accès à des soins de qualité sans discrimination liée à l'âge ou aux troubles cognitifs et, enfin, soutenir les proches en fonction de leurs attentes, les aider à maintenir du lien avec le malade et leur proposer une participation active au projet personnalisé. Ces différents objectifs doivent se concrétiser à la fois dans le projet d'établissement et dans le projet personnalisé construit avec chaque personne accueillie.
La deuxième partie - la plus volumineuse - passe en revue les différents aspects de la mise en oeuvre de ces objectifs, à travers six grandes thématiques : le projet d'établissement, l'accompagnement proprement dit de la personne, la vie sociale et citoyenne, les interventions à visée thérapeutique, les proches et le cadre de vie. Chaque thématique fait l'objet de recommandations très concrètes. Sur la vie sociale et citoyenne, par exemple, le recueil de bonnes pratiques rappelle notamment que "les mesures spécifiques personnalisées limitant la circulation d'une personne restent exceptionnelles. Quand elles sont envisagées, elles sont discutées en équipe, avec la personne et ses proches, et en lien avec le médecin traitant et le médecin coordonnateur, et font l'objet de transmissions formalisées dans le dossier personnalisé". De même, l'Anesm recommande de ne pas utiliser les caméras de surveillance, lorsqu'il en existe dans l'établissement, pour une surveillance individuelle et demande qu'une éventuelle surveillance par bracelet électronique d'une personne désorientée fasse "l'objet d'une discussion éthique en équipe, avec la personne et ses proches, au regard du seul intérêt de cette dernière", avec possibilité d'un refus de sa part. La dernière partie adapte ces différentes recommandations au cas particulier de l'accueil séquentiel.
Grâce à cette approche très pragmatique et à ces recommandations issues d'un groupe de travail d'une trentaine de professionnels et d'experts, ce guide constitue un outil très utile pour tous les - nombreux - établissements concernés. Créée par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2007 et installée seulement en mai 2007, l'Anesm s'est ainsi imposée très rapidement comme une référence incontournable et reconnue en matière de bonnes pratiques dans le domaine social et médico-social.
Jean-Noël Escudié / PCA