Social - L'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité publie trois nouveaux référentiels
Créée par la loi du 21 décembre 2006 de financement de la sécurité sociale, l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) est un groupement d'intérêt public rassemblant l'Etat, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et des représentants des organismes gestionnaires d'établissements sociaux et médico-sociaux. Après avoir publié ses deux premières recommandations en mai dernier - consacrées respectivement à la mise en oeuvre de l'évaluation interne et à l'expression et la participation des usagers des établissements relevant de l'inclusion sociale - elle livre aujourd'hui trois nouvelles recommandations de bonnes pratiques professionnelles.
Le premier référentiel - très attendu - porte sur "La bientraitance : définition et repères pour la mise en oeuvre". Tout en indiquant que "la bientraitance ne peut, en tant que telle, recevoir de définition définitive", il s'efforce néanmoins d'expliciter ce concept de plus en plus utilisé, mais aux contours encore assez flous : "La bientraitance est une culture inspirant les actions individuelles et les relations collectives au sein d'un établissement ou d'un service. Elle vise à promouvoir le bien-être de l'usager en gardant présent à l'esprit le risque de maltraitance." L'intérêt du référentiel réside surtout dans les recommandations sur la mise en oeuvre de cette notion. Dans une approche plutôt pragmatique, il s'attarde sur quatre thématiques : l'usager comme co-auteur de son parcours (concrétisation de la liberté de choix, accompagnement à l'autonomie, communication, projet d'accueil...), la qualité du lien entre professionnels et usagers (respect de la singularité, vigilance et cadre institutionnel stable), l'enrichissement des structures et des accompagnements (travail avec l'entourage, appel à des ressources extérieures, promotion de l'expression et de l'échange...) et le soutien aux professionnels dans leur démarche de bientraitance (promotion de la parole, prise de recul et projet d'établissement ou de service).
Le second document est consacré aux "Conduites violentes dans les établissements accueillant des adolescents : prévention et réponses". Nourries de l'expérience du groupe de pilotage, les recommandations sont conçues dans un esprit très directement opérationnel. Elles sont organisées en quatre grandes parties. La première porte sur l'identification, l'observation et l'analyse de la violence. La seconde traite des moyens permettant de "procurer une sécurité de base", à travers l'organisation de l'établissement et un accompagnement personnalisé. La troisième aborde la mise en oeuvre de la prévention et des interventions ciblées, tandis que la dernière partie se penche sur le traitement d'une situation de violence (pendant et après le moment de crise).
Enfin, le dernier référentiel concerne la gestion des ressources humaines. Ses recommandations traitent en effet de la "Mise en oeuvre d'une stratégie d'adaptation à l'emploi des personnels au regard des populations accompagnées". Moins fouillé que les deux précédents, il donne plutôt la trame et les principaux concepts opératoires d'une telle démarche.
Jean-Noël Escudié / PCA