Dépendance - Lancement de l'expérimentation du parcours de santé des personnes âgées
Le comité national de pilotage sur le parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d'autonomie (Paerpa) publie un premier rapport sur la mise en œuvre de ce dispositif expérimental. Le comité de pilotage - présidé par Dominique Libault, ancien directeur de la sécurité sociale - a été mis en place en avril dernier, avec pour missions de tracer les grandes lignes d'un cahier des charges national et de lancer les premiers projets pilotes à l'automne 2013. Rédigé par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), le rapport sur les conclusions du comité de pilotage est accompagné d'un projet de cahier des charges de l'expérimentation. Sur le plan juridique, le cadre de cette dernière est fixé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 et par un arrêté du 26 septembre 2012 (voir notre article ci-contre du 27 septembre 2012).
La bonne prise en charge au bon moment, par les bons professionnels
L'objectif des Paerpa - simple à énoncer - est de faire en sorte que les personnes âgées en risque de perte d'autonomie puissent "bénéficier de la bonne prise en charge et du bon accompagnement, au bon moment, par les bons professionnels, disposant de la bonne information". Cela suppose de dépasser l'éparpillement et le manque de pilotage et de coordination des nombreux intervenants dans la prise en charge. En ville, le comité préconise le développement d'une coordination clinique de proximité rassemblant, autour du médecin traitant, un infirmier (libéral ou coordinateur de services de soins infirmiers à domicile), un pharmacien d'officine et éventuellement un masseur-kinésithérapeute ou un autre professionnel devant intervenir à domicile. Ces professionnels doivent être choisis par la personne âgée elle-même.
La mise en synergie des différents acteurs passe par deux outils. D'une part une formation spécifique, dans le cadre de développement professionnel continu (DPV). D'autre part - au moins dans les cas complexes - l'élaboration d'un plan personnalisé de santé comprenant à la fois des aides et des soins, dont l'éducation thérapeutique personnalisée. Cette coordination de proximité doit s'inscrire dans le cadre plus large d'une "coordination territoriale d'appui", qui doit elle-même s'appuyer sur les dispositifs existants (Clic, Maia, filières de soins...).
Une expérimentation sur une dizaine de territoires
Du côté des établissements de santé et des transitions ville-hôpital, le rapport plaide pour la mise en place de référentiels de bonnes pratiques et pour une meilleure préparation, en amont, des sorties de personnes âgées. Les Ehpad sont également parties prenantes, notamment par le développement des astreintes infirmières de nuit et de week-end et par une amélioration des échanges d'information.
Publié en même temps que le rapport, le "projet de cahier des charges des projets pilotes Paerpa", présente le schéma général du dispositif, y compris en matière de financement de l'expérimentation (assurée, pour les territoires concernés, par le fonds d'intervention régional géré par les ARS). Il précise également les engagements des différents acteurs, les responsabilités de chacun en matière d'évaluation, ainsi que les systèmes et échanges d'information mis en place pour l'occasion.
Enfin, les territoires pilotes ont été arrêtés en mai dernier. Les premiers d'entre eux se lancent dans l'expérimentation dès cet automne : le territoire du Lochois (atout de la ville de Loches) en région Centre, trois arrondissements de Paris (IXe, Xe et XIXe), le territoire du Grand Nancy, ainsi que les départements des Hautes-Pyrénées et de la Mayenne. Ils seront rejoints, au début de 2014, par la ville de Bordeaux, le département de la Corrèze et le territoire du Valenciennois-Quercitain (Nord-Pas-de-Calais).