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Commerces - La vacance commerciale des centres-ville toujours plus élevée : 9,5% en 2015

La vacance commerciale des centres-ville a encore progressé en 2015, à 9,5% en 2015, soit un point de plus qu'en 2014, a indiqué Procos, mercredi 22 juin. La fédération du commerce spécialisé constate une érosion continue depuis 2012. Même parmi les villes dans une situation favorable au début des années 2000, rares sont celles qui échappent au phénomène, excepté les grandes villes.

La vacance commerciale des centres-ville a encore progressé en 2015 en France. Elle atteint en moyenne 9,5% du parc de locaux commerciaux, contre 8,5% en 2014. "Depuis 2012, la tendance est à une augmentation d'un point chaque année", a signalé Pascal Madry, directeur de Procos, la fédération du commerce spécialisé, à l'occasion de la présentation de l'étude annuelle sur le sujet, le 22 juin 2016. "La moitié des villes ont un taux de vacance [dans leur centre] supérieur à 10% ; cela témoigne d'un phénomène installé dans le temps." Estimant que le seuil d'alerte se situe autour de 7,5%, Procos constate que la situation se dégrade rapidement. "87 centres-ville (soit près de la moitié des centres-ville observés) bénéficiaient d'une situation très favorable en 2001, avec un taux de vacance inférieur à 5%. Ils ne sont plus que 15 dans ce cas en 2015, soit près de six fois moins", indique ainsi Procos.
Les caractéristiques de ces villes qui affichent un taux de vacance inférieur à 5% entre 2001 et 2015, peuvent expliquer ces bons résultats. Certaines, comme Bayonne, La Rochelle, Saint-Malo et Bayeux, bénéficient d'un "revenu importé", c'est-à-dire issu du tourisme et des résidences secondaires. Dans d'autres (Cahors, Périgueux, Laval), la captivité du marché permet de maintenir une offre commerciale efficace. Lyon, Strasbourg, Rouen, Nantes profitent quant à elles de la taille de leur marché, tandis que Compiègne et Beaune profitent de revenus domestiques. "Nous sommes en train de creuser davantage l'analyse, pour voir si d'autres paramètres, comme le marché du logement ou la fiscalité locale, peuvent jouer un rôle", a détaillé Pascal Madry.

Les petites et moyennes villes fortement touchées par la vacance commerciale

Les petites et moyennes villes sont à l'inverse fortement touchées par le phénomène, et leur situation s'est fortement dégradée. La vacance de leurs centres progresse ainsi de + 1,8 point (de 9,3% à 11,1%) entre 2014 et 2015 dans les cœurs d'agglomération de moins de 50.000 habitants et de + 1 point (de 10,3% à 11,3%) dans les cœurs d'agglomération de 50.000 à 100.000 habitants. Les villes moyennes sont aussi affectées mais dans une moindre mesure. La vacance y progresse de 0,5 point (de 8,7% à 9,2%) dans les cœurs d'agglomération de 100.000 à 250.000. Les grandes villes sortent quant à elles du lot, avec une vacance commerciale qui se maintient à 6% dans les cœurs d'agglomération de plus de 500.000 habitants.
Pour la fédération, la plupart des villes fortement touchées par la vacance commerciale sont les villes de la désindustrialisation, même s'il y a quelques exceptions comme Béziers qui, malgré un positionnement touristique attractif, affiche un taux de vacance au-dessus de 20%, ou Dax, ville thermale dont l'équilibre entre commerces de centre-ville et de périphérie n'est pas optimal. "Mais le centre-ville et la périphérie ne sont pas systématiquement dans un rapport concurrentiel, a précisé Pascal Madry, il peut aussi s'agir du déclin d'attractivité global du territoire."
Pour limiter la vacance commerciale, Procos préconise une forte implication des élus dans la redynamisation de leurs centres-ville et alerte sur l'échelle à prendre en compte pour appréhender le commerce. "La loi Notr n'est pas allée au bout, a expliqué Pascal Madry, car le transfert de compétences aux intercommunalités en matière de commerce n'est que facultatif."

Emilie Zapalski

Les enseignes favorables à l'ouverture dominicale sous certaines conditions
Depuis la loi Macron du 6 août 2015, qui a mis en place des assouplissements pour l'ouverture des magasins le dimanche, quelques centres commerciaux ont ouvert leurs portes le dimanche mais les résultats sont mitigés, signale Procos le 22 juin 2016 à l'occasion de la présentation de son étude annuelle sur la vacance commerciale dans les centres-ville. Si quelques centres commerciaux enregistrent des performances le dimanche, d'autres n'ont pas encore fait leurs preuves, et dans certains centres en phase de test, les enseignes ne souhaitent pas poursuivre l'ouverture… Globalement, les enseignes sont favorables à l'ouverture le dimanche si cette ouverture génère un chiffre d'affaires substantiel, permettant de couvrir les coûts supplémentaires (contreparties financières pour les salariés), et ne se limite pas à un report de consommation de la semaine vers la journée du dimanche. Parmi les pistes de réflexion envisagées par les enseignes : la mise en place d'une période probatoire, l'adaptation de l'amplitude horaire d'ouverture, la réalisation d'études par les bailleurs et les locataires pour mesurer l'impact de l'ouverture…. L'objectif de Procos est d'ouvrir une négociation avec le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) pour définir des règles communes et assurer ainsi les conditions de réussite économique de l'ouverture dominicale avec l'ensemble des bailleurs.
E.Z.

 

 

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