Tourisme / Economie - Zones touristiques et travail le dimanche : Paris assouplit sa position
Ouvrant la session du Conseil de Paris, le 9 février, Anne Hidalgo s'est montrée plus souple sur la création de "zones touristiques internationales" à Paris. Ces créations - ou extensions - se situent dans la perspective du projet de loi pour la croissance et l'activité (ou projet de loi Macron), en cours d'examen en première lecture à l'Assemblée nationale.
Un refus difficile à tenir
Ce texte prévoit en effet la création de "zones touristiques internationales", à l'initiative du gouvernement et donc en passant outre une éventuelle opposition des maires. L'objectif est d'accroître le nombre de commerces ouverts en soirée et le dimanche - et donc le travail le dimanche -, afin de capter la clientèle internationale face à la concurrence d'autres grandes villes touristico-commerciales comme Londres.
Jusqu'à présent, la maire de Paris s'était montrée très réservée, sinon franchement hostile, à la perspective d'un élargissement de ces zones touristiques (voir notre article ci-contre du 3 septembre 2014). La position semblait toutefois difficile à tenir sur le long terme. D'une part, le projet de loi Macron progresse, malgré l'hostilité d'une partie de la Gauche sur les dispositions relatives au travail le dimanche. En dépit de quelques concessions du gouvernement, l'essentiel du dispositif devrait se retrouver dans le texte final.
D'autre part, il est difficile de ne pas tenir compte de la situation particulière de Paris. Première destination touristique mondiale, la capitale doit se battre pour conserver son rang, face à une concurrence exacerbée. Maintenir ce rang exceptionnel - et les retombées qui l'accompagnent - méritent-il quelques concessions ?
Oui aux extensions, sous réserve de "critères stricts"
Lors d'un débat, le 9 février, devant le Conseil de Paris sur le travail dominical, la maire de Paris a ainsi affirmé qu'elle n'excluait pas "d'étendre les zones existantes ou d'en créer de nouvelles", mais à condition "qu'elles répondent à des critères stricts". Les zones touristiques existantes sont aujourd'hui au nombre de sept sur la capitale.
Parmi les "critères stricts" qui pourraient justifier leur extension ou la création de nouvelles zones, Anne Hidalgo a notamment cité le "pourcentage du chiffre d'affaires en détaxe" ou encore la densité de magasins de luxe. Ces notions restent pour l'instant encore assez floues, mais elles ont pour objectif évident de limiter l'ampleur des extensions ou créations éventuelles.
En revanche, la maire de Paris a confirmé son hostilité à la "création de zones touristiques internationales sans l'accord de l'autorité municipale". S'il est trop tard pour le passage du projet de loi à l'Assemblée - la fin de la discussion est prévue pour le 13 février -, des négociations en vue d'un compromis pourraient donc bien s'engager avec le gouvernement dans la perspective de l'examen du projet de loi par le Sénat au mois d'avril.