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Personnes âgées - La Fondation Médéric Alzheimer pointe des inégalités territoriales considérables

Après avoir publié, il y a quelques mois, son état des lieux national 2013 des dispositifs de prise en charge et d'accompagnement de la maladie (voir notre article ci-contre du 13 mai 2014), l'observatoire de la Fondation Médéric Alzheimer publie des monographies des 22 régions métropolitaines, ainsi qu'une comparaison très instructive de la densité de l'offre selon les territoires (intégrant les DOM).

Une densité de lieux d'information qui varie de un à vingt

L'étude nationale de mai dernier faisait déjà état de différences significatives selon les régions. Mais les écarts relevés par la fondation dans sa dernière livraison sont spectaculaires, même si on peut regretter que le tableau de synthèse se contente d'indiquer la moyenne nationale et les valeurs extrêmes, sans mentionner les régions concernées. Par ailleurs, il faut tenir compte des différences d'échelles. Même si les chiffres sont bien sûr ramenés au nombre de personnes de 75 ans et plus, les ratios peuvent difficilement être les mêmes en Corse (250.000 habitants) et en Ile-de-France (douze millions d'habitants).
Pratiquement tous les items enregistrent des écarts importants. Ainsi, en matière de diagnostic, le nombre de consultations mémoire varie de 3 à 12 pour 100.000 personnes de 75 ans et plus, avec une moyenne nationale à 7. Les écarts sont moins importants pour le délai d'attente (38 à 86 jours, avec une moyenne à 59), mais se retrouvent dans l'activité - et/ou la taille - des ateliers mémoire, avec une file active (nombre de patients vus au moins une fois dans l'année) qui va de 186 à 977 (pour 603 de moyenne). Les écarts sont encore plus spectaculaires sur les lieux d'information, puisque leur nombre va de 3 à 72 pour 100.000 habitants de 75 ans et plus, avec une moyenne nationale à 18.

Ecart maximal pour l'accueil de jour et l'aide aux aidants

Les écarts sont un peu moins importants, mais néanmoins bien réels, pour les différentes formes d'hébergement. Ainsi, le nombre de places d’hébergement pour personnes âgées (toutes catégories confondues) pour 1.000 personnes de 75 ans ou plus varie de 34 à 153, avec une moyenne à 122. Les Ehpad, les unités de soins de longue durée (USLD) et les petites unités de vie représentent 84% de cette capacité d'accueil avec une dispersion de 28 à 133 et une moyenne de 102. La plupart d'entre eux - et c'est sans doute là le point le plus convergent de l'étude - accueillent à l'entrée des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. La proportion de réponses positives va en effet de 86% à 100% selon les régions, avec une moyenne nationale à 92%. En revanche, 33% à 75% de ces structures (69% de moyenne nationale) disent poser des limites à cet accueil.
Les écarts se creusent à nouveau si on considère les dispositifs récents spécifiquement conçus pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Par exemple, le nombre de places en Pasa (pôles de soins et d'activités adaptés, implantés en Ehpad), va de 7 à 37 pour 10.000 personnes de 75 ans et plus.
Enfin, les écarts redeviennent considérables sur l'accueil de jour. Le nombre de places pour 10.000 personnes de 75 ans et plus y varie de 1 à 51 selon les régions, pour une moyenne nationale de 20. De même, le nombre de structures d'aide aux aidants va de 0 à 57 pour 100.000 personnes âgées de 75 ans et plus. En matière d'égalité territoriale dans l'accès au diagnostic et à la prise charge - et même en prenant uniquement en compte les écarts à la moyenne - le dispositif Alzheimer a encore des progrès à faire...

 

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