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Personnes âgées - Alzheimer : premiers chiffres sur les plateformes d'accompagnement et de répit

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) ont réuni pour une journée d'échanges, le 28 janvier 2014, les porteurs et gestionnaires de plateformes d'accompagnement et de répit. A cette occasion, elles ont présenté les premiers éléments statistiques - portant sur l'année 2012 - de ces structures créées dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012.

Des structures très récentes

Ces plateformes sont apparues en 2009 (voir nos articles ci-contre du 30 janvier et du 12 mai 2009), mais la plupart d'entre elles remontent seulement à 2011-2012, avec la mise en place d'un financement pérenne de l'assurance maladie de 100.000 euros par plateforme (auxquels s'ajoutent, en moyenne, 27.000 euros provenant essentiellement des départements et des communes). Au nombre de 150, elles sont adossées à un accueil de jour. Sur les 87 plateformes ayant répondu à l'enquête, seules 57 déclarent avoir eu une activité en 2012 et seules 16 d'entre elles étaient ouvertes avant 2012, ce qui confirme la jeunesse de ces structures.
Les plateformes "orientent les personnes en perte d'autonomie et leurs aidants vers différentes solutions de répit (répit à domicile, activités culturelles, physiques ou artistiques, séjours vacances, accueil de jour, ateliers de réhabilitation, stimulation sensorielle...)". L'expérience montre en effet que les structures de répit sont beaucoup plus efficaces pour les aidants si elles sont couplées avec des activités. Le cahier des charges des plateformes leur fixe ainsi trois missions : des activités de soutien, de formation ou d'éducation des aidants, des activités pour les couples aidants-aidés favorisant le maintien de la vie sociale et, enfin des solutions de répit à domicile.

Une montée en charge progressive

Les données recueillies par l'étude montrent que 47% des aidants accueillis sont des conjoints et 44% des enfants des personnes âgées. Parmi ces dernières, 93% sont atteintes de la maladie d'Alzheimer. Encore peu connues, 82% de ces structures déclarent n'avoir pas de liste d'attente. Près de neuf plateformes sur dix proposent des modalités d'accueil des personnes âgées dépendantes, afin de permettre aux aidants de participer aux activités proposées par la plateforme. Le plus souvent (90% des plateformes), c'est l'accueil occasionnel dans un accueil de jour qui est proposé. Mais la moitié des plateformes proposent aussi une prestation de répit à domicile. De façon plus générale, la création très récente de la plupart des plateformes fait que seule une minorité d'entre elles assurait déjà, en 2012, la totalité des trois missions prévues par le cahier des charges (cf. supra).
Les actions d'écoute et de soutien des aidants prennent généralement la forme de permanences téléphoniques et de rencontres individuelles, mais parfois aussi celle de groupes de parole et de réunions de type "café répit". Les actions auprès du couple aidant-aidé prennent des formes très variées : séjours de vacances (40% de citations), sorties conjointes (33%), activités de loisirs (22%), art-thérapie... Enfin, les actions de répit à domicile sont pratiquées par la plus de la moitié des plateformes, mais le coût élevé de cette prestation peut constituer un frein.

Premières pistes d'évolution

Malgré leur caractère partiel compte tenu de la jeunesse de ces structures, ces premiers résultats conduisent la CNSA à préconiser un certain nombre d'évolutions. Les difficultés concernent en effet principalement l'accès des aidants à certaines formules de répit, qu'il s'agisse de l'accessibilité géographique (offre inexistante ou insuffisante) ou de l'accessibilité financière. Ces difficultés concernent toutefois l'ensemble de l'offre de répit. Par ailleurs - et même si elles ont déjà noué de nombreux partenariats -, certaines plateformes déclarent avoir des difficultés à identifier l'ensemble des acteurs du territoire ou à se faire connaître auprès d'eux, en particulier des médecins libéraux et des familles. Pour la CNSA, il s'agit là d'"un point sur lequel il est nécessaire de progresser rapidement compte tenu de leur rôle d'écoute et d'information des familles". 

 

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