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Personnes âgées - La fondation Médéric Alzheimer dresse une typologie des départements

Dans le dernier numéro de sa "Lettre de l'observatoire", la fondation Médéric Alzheimer publie une cartographie des dispositifs de prise en charge et d'accompagnement des malades et de leurs aidants. Ce travail n'apporte pas d'informations nouvelles, puisqu'il s'appuie sur les résultats de la dernière enquête nationale de recensement des dispositifs (voir nos articles ci-contre du 13 mai et du 16 septembre 2014). L'intérêt réside dans la mise en évidence des écarts géographiques dans la répartition des équipements et des actions. La fondation en profite également pour dresser une typologie des départements, répartis en cinq grandes familles d'inégale importance.

Cinq catégories de départements aux profils très différents

Pour dresser cette cartographie, l'observatoire de la fondation Médéric Alzheimer a retenu six indicateurs particulièrement représentatifs : la capacité en Ehpad, USLD (unités de soins de longue du durée) et petites unités de vie pour 1.000 personnes de 75 ans et plus, la capacité en places spécifiques Alzheimer (idem), la capacité en accueils de jour pour 10.000 personnes de 75 ans et plus, l'équipement en lieux de diagnostic pour 100.000 personnes de 75 ans et plus, l'équipement en lieux d'information ou de coordination gérontologique (idem) et l'équipement en structures d'aide aux aidants (idem).
La combinaison de ces six items permet de dresser une typologie regroupant les départements en cinq catégories. La première est celle des "métropoles régionales dans la moyenne" (33 départements et 43% de la population métropolitaine). Ils se situent en majorité au nord de la Loire, plus Rhône-Alpes. La seconde catégorie est celle des "zones rurales bien dotées" (43 départements et 22% de la population). Ils se situent majoritairement au sud de la Loire.
Vient ensuite un "grand Sud sous-équipé" (10 départements et 12% de la population). Il regroupe la quasi-totalité des départements du pourtour méditerranéen (sauf l'Aude) et la Corse, ainsi que les Pyrénées-Atlantiques.
La quatrième catégorie est celle des "petite et grande couronnes parisiennes en-dessous de la moyenne" (9 départements et 18% de la population). Elle regroupe les départements d'Ile-de-France hors Paris, plus... la Haute-Savoie.
Enfin, Paris (4% de la population) forme une catégorie à elle toute seule, au titre de "la capitale qui sous-performe". Paris se caractérise en effet par un retard sur tous les indicateurs retenus.

Des écarts plus ou moins importants selon les indicateurs

En termes d'indicateurs, la capacité en Ehpad, USLD et petites unités de vie présente les écarts les plus importants, avec un ratio allant, selon les groupes de 40 places (groupe 5) à 118 places (groupe 2) pour 1.000 personnes de 75 ans et plus, pour une moyenne de 103 places en France métropolitaine.
L'écart est plus resserré pour la capacité en places spécifiques Alzheimer, puisqu'il va - toujours pour 1.000 personnes de 75 ans et plus - de 5 places (groupe 5) à 11 places (groupes 1, 2 et 4), pour une moyenne de 10 places. L'écart géographique le plus faible concerne toutefois la capacité en accueils de jour pour 10.000 personnes de 75 ans et plus. Il s'étage en effet entre 17 places (groupe 4) et 21 places (groupe 1), pour une moyenne nationale de 20 places. Ecart limité également pour l'équipement en lieux de diagnostic pour 100.000 personnes de 75 ans et plus : de 6 (groupe 3) à 10 places (groupes 1 et 2), pour une moyenne nationale de 9 places.
Les écarts se creusent à nouveau sur les deux derniers indicateurs. L'équipement en lieux d'information ou de coordination gérontologique pour 100.000 personnes de 75 ans et plus va ainsi de 7 (groupe 5) à 23 places (groupe 2), avec une moyenne nationale de 18 places. Enfin, l'équipement en structures d'aide aux aidants - toujours pour 100.000 personnes de 75 ans et plus - va de 19 (groupe 5) à 41 places (groupe 2), pour une moyenne nationale de 36 places.
Conclusion de la fondation Médéric Alzheimer : si l'offre en matière de prise en charge et d'accompagnement de la maladie d'Alzheimer "est globalement satisfaisante, elle est cependant inégalement répartie sur le territoire, ce qui pose la question centrale de son adéquation aux besoins".