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Cour des comptes - Alzheimer 2008-2012 : le bon plan

Dans son rapport public annuel 2013, la Cour des comptes se penche sur "La lutte contre la maladie d'Alzheimer : une politique de santé publique à consolider". Alors que l'on attend toujours d'en savoir plus sur le quatrième plan Alzheimer promis par le chef de l'Etat mais qui reste encore très flou (voir nos articles ci-contre du 24 septembre et du 30 novembre 2012), la Cour passe au crible les trois plans précédents, et plus particulièrement le plan 2008-2012, dont le précédent président de la République avait fait une priorité nationale.

Trois plans "aux objectifs cohérents"

Le jugement porté apparaît largement positif. La Cour constate ainsi que se sont succédé depuis 2001 trois plans "aux objectifs cohérents". Le troisième plan (2008-2012) "a marqué une étape supplémentaire forte dans la lutte contre la maladie", avec en particulier la mise en place d'un triptyque regroupant aide à la recherche, continuité de la prise en charge médicale et accompagnement médicosocial. Selon le rapport, "ce troisième plan a cherché à mettre en place des dispositifs innovants davantage centrés sur les réponses à apporter aux difficultés de familles et de soignants souvent désemparés devant cette affection et son évolution". De même, le pilotage du dispositif a bénéficié d'un "renforcement progressif". La Cour estime cependant que l'effort financier est "difficile à mesurer", car le chiffrage prévisionnel - 1,6 milliard d'euros sur cinq ans - s'est "révélé approximatif, car réalisé selon des méthodologies différentes par les administrations concernées, ce qui n'a pas facilité le suivi financier global du plan".
Le rapport observe également que la construction d'un parcours de soins constitue l'une des principales avancées du plan 2008-2012, mais qu'elle demeure encore incomplète. Si l'offre de diagnostic est désormais accessible sur tout le territoire (consultations mémoire), le suivi médical à domicile est "encore en voie d'organisation". Malgré une montée en charge qui s'accélère, l'objectif de 500 Maia (maisons d'accueil pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer) n'a pas été atteint à la fin du plan. Il en est de même pour le déploiement des structures hospitalières dédiées (unités cognitivo-comportementales et unités d'hébergement renforcées du volet sanitaire). L'effort d'évaluation doit également être amplifié, notamment pour ce qui concerne la prise en charge médicamenteuse. Le rapport se félicite en revanche de constater que l'effort du plan 2008-2012 en faveur de la recherche "a permis d'impulser une véritable dynamique pour la recherche française en ce domaine, en s'appuyant sur un opérateur spécialisé : la Fondation de coopération scientifique plan Alzheimer".

Des avancées incontestables

Au final, la Cour des comptes considère que "même si l'effort financier consenti reste difficile à mesurer, des avancées importantes se constatent". Elle estime que "cette action volontariste a permis notamment de concevoir et de mettre progressivement en place, à l'intention du malade Alzheimer et de ses aidants, un parcours de soins mieux chaîné entre les différents acteurs et plus étroitement maillé territorialement, organisé autour d'une offre de diagnostic et de la création de nouveaux dispositifs de prise en charge à domicile ou à l'hôpital, qui restent toutefois à complètement déployer". Dans une allusion transparente à l'attente de la concrétisation du quatrième plan, la Cour rappelle que "l'évolution inéluctablement à la hausse au cours des prochaines années du nombre de personnes touchées, toutes choses égales par ailleurs, du fait du vieillissement de la population, rend impératif de poursuivre dans la durée les efforts entrepris, de manière à consolider les progrès enregistrés".
Ce bilan positif donne lieu seulement à quatre recommandations : procéder à une évaluation systématique des nouveaux dispositifs avant toute reconduction et pérennisation ; réaliser une évaluation médico-économique des traitements médicamenteux ; faire strictement respecter par la totalité des consultations mémoire l'obligation de documenter la Banque nationale Alzheimer et, enfin, en cas de lancement d'un nouveau plan Alzheimer, organiser un suivi financier précis selon une méthodologie commune aux diverses administrations concernées.

 

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