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Alzheimer - Déploiement des Maia : les ARS peuvent mieux faire

Une enquête sur les maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer menée auprès des référents Alzheimer au sein des agences régionales de santé révèlent plusieurs incohérences dans les stratégies mises en place.

La Fondation nationale de gérontologie (FNG) a réalisé, pour le compte de la direction générale de la santé (DGS), une étude sur "Les stratégies des ARS dans le dispositif d'intégration Maia". Les maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer sont en effet l'un des éléments clés de l'orientation et de la prise en charge des personnes atteintes, ainsi que de la coordination du dispositif. L'objet de l'étude est d'analyser la façon dont les agences régionales de santé se sont emparées des nouvelles responsabilités qui leur ont été confiées en ce domaine (programmation et planification d'une politique publique d'intégration et accompagnement du déploiement des Maia).
Menée à partir d'un questionnaire et d'entretiens semi-directifs avec des référents Alzheimer au sein des ARS, l'étude fait ressortir différents éléments. Ainsi, les référents sont majoritairement issus de l'assurance maladie, ce qui est cohérent avec l'univers de la maladie d'Alzheimer. En revanche, ils se situent à des niveaux hiérarchiques n-3 ou n-4 et certains d'entre eux exercent leur mission hors transversalité, "modalité de travail peu propice au déploiement du dispositif d'intégration Maia".
En outre, la plupart des référents sont positionnés dans des directions "métier" médicosociales et "ont des missions, compétences et prérogatives exclusivement sur l'organisation et la régulation de l'offre médicosociale", ce qui ne facilite pas la prise en compte du volet sanitaire. Le rapport plaide donc pour la mise en place d'un groupe de travail interne transversal. De même, les délégations territoriales - représentation de l'ARS dans les départements de la région - sont associés "de façon très diverse". La majorité des régions ont toutefois mis sur pied un comité régional du plan Alzheimer.
La plupart des référents "ont développé des stratégies effectives d'association des conseils généraux aux différentes instances stratégiques et phases d'implantation du dispositif". Dans près de 90% des cas, les départements ont ainsi été associés aux appels à projets sur la création de Maia et ont participé à la commission de sélection. Les référents Alzheimer des ARS identifient toutefois un certain nombre de freins à l'engagement des départements dans le déploiement du dispositif Maia, comme l'articulation avec les orientations définies par les conseils généraux dans leurs schémas gérontologiques, la difficulté d'articulation entre la stratégie régionale des ARS et l'approche départementale et la "frilosité" de certains départements à investir le dispositif d'Etat des Maia.
Le rapport - qui souffre parfois d'un excès de jargon - pointe également d'autres difficultés comme le manque de stratégies d'adaptation locale à partir des orientations nationales ou les faiblesses de la gouvernance. Ainsi, 38% des référents interrogés déclarent ne pas savoir si le dispositif d'intégration Maia a été présenté et discuté dans les instances de gouvernance de leur ARS, à commencer par la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) et les conférences de territoire.
Ces constats amènent les rapporteurs à formuler un certain nombre de préconisations, parmi lesquelles la mise en place systématique d'un comité régional de suivi du plan Alzheimer national, le développement de stratégies d'adaptation locale ou le renforcement des échanges entre référents Alzheimer.