Dépendance - Il y aura bien un quatrième plan Alzheimer
Clôturant le 21 septembre la réunion du comité de suivi du plan Alzheimer 2008-2012, François Hollande a prononcé la phrase qu'attendaient tous les acteurs de la prise en charge de la maladie, les patients et leurs familles : il y aura bien une prolongation du plan Alzheimer, plan qui doit normalement arriver à échéance à la fin de l'année. Le plan actuel sera évalué "pour en améliorer l'efficacité" - ce qui est au demeurant déjà prévu dans les orientations du plan - et devrait être étendu à l'ensemble des maladies neurodégénératives. Le chef de l'Etat a également indiqué que "les avancées constatées dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer permettront d'enrichir les orientations de la loi d'adaptation de la société au vieillissement", qui devrait en principe aborder la question de la prise en charge financière de la dépendance.
Cette annonce - faite à l'occasion de la 19e Journée mondiale contre la maladie d'Alzheimer - n'est pas véritablement une surprise tant les besoins sont importants et le sujet consensuel. Le chef de l'Etat a d'ailleurs "salué et remercié l'action des membres du comité, dont l'engagement et la diversité ont permis d'imaginer et de mettre en œuvre des réponses innovantes aux difficiles questions posées par la maladie".
Toute la question est maintenant de connaître les moyens qui pourront être affectés à ce nouveau plan, dans un contexte budgétaire particulièrement tendu.
L'association France Alzheimer a profité de la réunion du comité de suivi pour remettre aux trois ministres également présents (Santé et Affaires sociales, Enseignement supérieur et Recherche, Personnes âgées) son livre blanc "Maladie d'Alzheimer et maladies apparentées : l'urgence d'une vraie politique de santé publique". L'association estime en effet que le troisième plan Alzheimer n'a pas pu se déployer suffisamment et se déclare donc satisfaite de la perspective d'un nouveau plan. Mais elle "garde la plus grande prudence et s'assurera que les engagements pris soient suivis d'actes".
Le plan Alzheimer en cours - initié et suivi de très près par Nicolas Sarkozy - couvre la période 2008-2012. Fort de 44 mesures concernant à la fois la recherche, la prévention, le diagnostic, la prise en charge médicale et sociale, ainsi que l'aide aux aidants, il a bénéficié d'un financement total de 1,6 milliard d'euros, mais qui est encore loin d'avoir été intégralement utilisé. A son actif figurent des avancées importantes comme le renforcement de la recherche, la formation et le soutien aux aidants naturels ou encore la mise en place de structures innovantes à l'image des Maia (maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer). Mais le plan a également connu des retards importants, notamment dans la mise en place des structures de répit (hébergement temporaire des malades pour soulager les aidants familiaux).