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Personnes âgées - La dépendance s'est accrue dans les Ehpad entre 2008 et 2010

L'"Observatoire des Ehpad" mis en place par KPMG s'est penché sur l'évolution du degré de dépendance dans ces établissements, le coût moyen par résident et ses trois composantes, le reste à charge... Un éclairage instructif pour les conseils généraux et, entre autres, leurs services de tarification.

Le cabinet KPMG a présenté, le 26 janvier, l'édition 2012 de son "Observatoire des Ehpad" (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), qui constitue désormais une référence en la matière (voir notre article ci-contre du 19 juillet 2012). L'enquête, qui porte sur les comptes de l'exercice 2010, a été réalisée sur un échantillon de 169 établissements publics (20%) ou privés à but non lucratif (80%). Un point mérite toutefois d'être souligné au vu de cet échantillon : tous les établissements enquêtés sont situés hors de l'Ile-de-France.
La capacité moyenne des Ehpad de l'échantillon est de 96 lits pour les établissements publics et de 76 pour les établissements privés non lucratifs (PNL). Un autre élément ne manquera pas de retenir l'attention des départements : la médiane du GIR moyen pondéré (GMP) des Ehpad - reflet du degré de dépendance des pensionnaires - a augmenté par rapport à 2008. Elle est ainsi passée de 607 à 623 pour les Ehpad PNL (+2,6%), tandis que celle des établissements publics s'élève à 667. En revanche, l'activité des établissements reste inchangée à un niveau très élevé, avec un taux d'occupation de 97% et un taux de présence des résidents de 98%.
En matière budgétaire, le coût net moyen par résident (charges nettes / capacité autorisée) est de 79,2 euros par jour sur l'ensemble de l'échantillon, soit 2.416 euros par mois. Signe d'une répartition linéaire des tarifs, la médiane est pratiquement identique, avec 79,4 euros par jour et 2.421 euros mensuels. Le coût moyen des Ehpad publics est légèrement supérieur à celui des PNL (81 euros par jour contre 78,8 euros). Par ailleurs - et de façon logique - le coût moyen décroît avec la taille (du moins à partir d'une capacité de 60 à 69 lits) et croît avec le GMP : 72,6 euros par jour pour un GMP inférieur à 600 et 88,67 euros pour un GMP supérieur à 700.

Des écarts très importants dans le reste à charge

Si l'on détaille les composantes du prix moyen, il apparaît que l'hébergement - tarifé par le président du conseil général et pris en charge, le cas échéant, par l'aide sociale départementale - en constitue la plus grosse part, avec une moyenne de 41,9 euros par jour et de 1.279 euros par mois. Pour sa part, la prise en charge de la dépendance représente un coût moyen de 12,7 euros par jour, soit 387,3 euros par mois. Il varie, bien sûr, selon le GMP de l'établissement : 11,3 euros par jour pour un GMP de moins de 600, 12,7 euros entre 600 et 700 et 13,3 euros au-delà de 700. Les variations sont plus fortes encore au niveau de chaque individu, en fonction de son GIR (groupe iso-ressources) : 5,06 euros par jour pour une personne classée en GIR 5 ou 6 (n'ouvrant pas droit à l'allocation personnalisée d'autonomie), 12,57 euros en GIR 3 ou 4 et 18,87 euros en GIR 1 ou 2. Enfin, le coût des soins s'établit en moyenne à 24,5 euros par jour, soit 747,2 euros mensuels. Le coût journalier est respectivement de 19,9, de 24,2 et de 29,2 euros selon la tranche de GMP dans laquelle se situe l'établissement.
Le reste à charge moyen - pour le résident et sa famille - atteint 1.448 euros par mois. Il correspond au tarif hébergement auquel s'ajoute le forfait dépendance des GIR 5 et 6, le coût de la dépendance (pour les GIR 1 à 4) et celui des soins étant couverts par l'APA et par le forfait soins. Le reste à charge médian des Ehpad de l'échantillon s'établit à 1.397 euros dans les établissements publics et à 1.419 euros dans les PNL. Ces chiffres recouvrent toutefois une très forte dispersion, surtout dans le secteur privé. Le reste à charge médian va ainsi de 1.140 à 1.624 euros dans les Ehpad publics et de 1.068 à 2.409 euros dans les PNL.
La seconde partie de l'étude de KPMG est centrée sur l'analyse des principaux coûts de fonctionnement, avec des données qui ne manqueront pas d'intéresser les services de tarification des départements et les établissements eux-mêmes. On y trouve des informations déjà connues, comme le taux d'encadrement moyen de 0,57 sur les établissements de l'échantillon - très proche du taux national -, mais aussi d'autres plus surprenantes, comme cette hausse de près de 20% du coût de la sous-traitance alimentaire entre 2007 et 2010.