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Personnes âgées - Des pistes pour développer l'évaluation dans les Ehpad

Seul un quart des établissements pour personnes âgées ont réalisé leur évaluation pourtant prévue par la loi. Un rapport remis à Marie-Anne Montchamp analyse les freins (manque de temps, préparation insuffisante de l'équipe, coût...) et propose dix pistes concrètes pour améliorer les choses.

Sylvain Connangle, directeur d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), a remis à Marie-Anne Montchamp, la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, son rapport "visant à proposer des pistes pour une meilleure appropriation des démarches d'évaluation dans le secteur médicosocial consacré aux personnes âgées".
Ce document est centré sur les moyens de lever les freins au développement de l'évaluation dans les Ehpad. Le rapporteur - qui est également membre du conseil scientifique de l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux (Anesm) - passe ainsi en revue les différents éléments qui peuvent freiner le déploiement de l'évaluation. Ces freins sont bien réels, puisqu'en 2009, seuls 27% des Ehpad avaient réalisé leur évaluation - alors que l'obligation remonte à la loi du 2 janvier 2002 -, tandis que 25% avaient une évaluation en cours et que 48% n'avaient encore rien engagé. Le retard est particulièrement important pour les Ehpad publics.
Parmi les freins mis en évidence par le rapport figurent, entre autres, le manque de temps, les difficultés techniques et méthodologiques, la préparation insuffisante de l'équipe de direction et/ou du personnel, le coût de la démarche, etc. Le rapport pointe également un certain nombre de dysfonctionnements possibles dans la mise en oeuvre de l'évaluation. Il s'attarde aussi sur les différents types d'évaluation - de l'autoévaluation à l'évaluation externe - et sur les normes ou référentiels utilisables : guide d'accompagnement Angélique, norme NF X058, référentiel EVA, recommandations de l'Anesm, etc.
Mais, au delà du constat détaillé, le rapport formule surtout dix "pistes pour une amélioration de l'appropriation de l'évaluation". Parmi celles-ci figurent notamment la mise en place de formations spécifiques, à destination de personnels intermédiaires chargés de coordonner les actions d'évaluation, et le rapprochement des établissements rencontrant les mêmes problèmes au regard du projet institutionnel de vie. Le rapport suggère aussi de "formaliser définitivement" - autrement dit, de rendre obligatoire - le projet institutionnel de vie. D'autres pistes concernent la mise en place de moyens permettant de mieux évaluer les populations accueillies ou la construction d'outils de coordination gérontologique communs sur les territoires. Toujours sur les aspects de formalisation de la démarche, le rapport propose de donner des définitions communes et opérationnelles sur un certain nombre de notions autour de l'évaluation et de ses outils et de produire des vade-mecum méthodologiques. Enfin, il recommande de mieux expliquer les enjeux d'un management participatif et d'une culture gérontologique, notamment autour de l'élaboration d'un support pédagogique, et de mettre en place une enquête annuelle sur l'implication de l'établissement dans son environnement.