Médicosocial - Pour en finir avec les idées reçues sur les maisons de retraite publiques
La Fédération hospitalière de France (FHF) lance une campagne nationale intitulée "Maisons de retraite publiques : pour en finir avec les idées reçues". Pour Jean Léonetti, son président (et député des Alpes-Maritimes), et Gérard Vincent, son délégué général, l'objectif n'est pas seulement de tordre le cou à ce qu'ils estiment être des contrevérités flagrantes. Il est aussi de rendre "justice à l'action quotidienne de tous ceux qui ont fait le choix du service public et qui accomplissent, dans des conditions souvent difficiles, une mission essentielle, qui doit être inscrite au coeur de notre pacte républicain". Par la même occasion, cette initiative permet à la FHF de rappeler qu'elle ne représente pas seulement les hôpitaux, mais compte aussi dans ses rangs 1.842 établissements publics médicosociaux, dont notamment 873 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) autonomes offrant environ 100.000 lits, 623 Ehpad rattachés à un hôpital public (167.000 lits) et 31.000 lits d'unités de soins de longue durée (USLD).
Moins cher qu'un hôtel Formule 1 ?
L'outil central de cette campagne de communication est un dépliant qui décortique dix idées reçues, en apportant des éléments de réponse tirés de documents publics. Certains thèmes renvoient à des craintes souvent exprimées dans l'opinion (voir notre article ci-contre du 14 novembre 2007). C'est le cas, par exemple, du thème "Les établissements pour personnes âgées coûtent cher aux résidents et à leur famille". Il n'est toutefois pas sûr que la réponse de la FHF emporte l'adhésion des intéressés lorsqu'elle indique que "le tarif mensuel moyen d'hébergement en Ehpad public s'élève à 1.400 euros soit 46 euros par jour, ce qui finalement est très peu élevé si on le compare à un hôtel Formule 1 (32 euros la nuit), sans repas", et que "ce ne sont [...] pas les établissements qui sont chers, mais la solvabilisation par la collectivité qui est faible puisque 60 % des charges pèsent directement sur les résidents et/ou leur famille". Ces derniers retiendront surtout, comme le reconnaît l'argumentaire, que "près de 80 % des personnes en Ehpad doivent faire appel aux ressources de leurs proches pour financer leur prise en charge". De même, la question sur la convergence tarifaire est certes proche des préoccupations actuelles de la FHF - et de tout le secteur médicosocial -, mais assez éloignée de celles du grand public. Enfin, on peut regretter que la question de la maltraitance - très marginale, mais fortement médiatisée et angoissante pour les familles - ne soit pas abordée de front, mais de façon très allusive sous le thème "On ne sait pas ce qui se passe dans les établissements pour personnes âgées".
Des arguments convaincants
Le traitement des autres idées reçues est en revanche beaucoup plus convaincant. Le lecteur trouvera ainsi toute une série d'arguments et de chiffres pour comprendre, entre autres, que les établissements pour personnes âgées ne représentent pas un coût excessif pour la collectivité (environ 10 % des dépenses d'assurance maladie, par exemple), qu'ils ne pensent pas qu'à remplir leurs lits (les taux d'occupation frisent déjà les 100 %) et qu'ils sont transparents sur le prix des prestations (tarifs portés à la connaissance des départements et publiés par leurs soins). Il comprendra également que les maisons de retraite publiques ne sélectionnent pas les personnes âgées, mais accueillent au contraire des personnes de plus en plus âgées et dépendantes. La FHF propose aux directeurs d'établissement de diffuser ce document auprès des résidents et des familles. Cette action de communication succède à la mise en place par la FHF, il y a quelques mois, du site maison-de-retraite.fr dédié à l'ensemble des Ehpad publics et associatifs.