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Lutte contre l'exclusion - La crise pousse le gouvernement à remettre le social au premier plan

Depuis quelques semaines, les inquiétudes sur le pouvoir d'achat semblent conduire le gouvernement à remettre au premier plan les chantiers sociaux. Le 27 mai, les parties prenantes du Grenelle de l'insertion adoptaient ainsi une "feuille de route" regroupant douze chantiers jugés prioritaires, tandis que le Premier ministre annonçait la création d'un contrat unique d'insertion. Le même jour, deux autres interventions sont venues confirmer ce retour des préoccupations sociales sur le devant de la scène.
Nicolas Sarkozy a ainsi fait part au micro de RTL de sa décision de restituer aux foyers les plus modestes une partie des surplus de TVA sur les produits pétroliers encaissés depuis le début de 2008 sous l'effet mécanique de la hausse des prix du brut. Cette restitution prendra la forme d'une hausse de la "prime à la cuve de fioul domestique", versée à 700.000 foyers non imposables. Cette prime passerait de 150 à 200 euros. Une partie du surplus de TVA servirait à financer aussi le tarif social du gaz, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, au bénéfice d'environ 750.000 foyers modestes. Le président de la République a ainsi promis de restituer aux Français "150 à 170 millions d'euros par trimestre". Intervenant l'après-midi même à l'Assemblée nationale, Eric Woerth, le ministre du Budget, s'est pourtant contenté d'évoquer une plus-value fiscale de l'ordre de 80 millions d'euros, résultat d'un surplus de TVA de 169 millions d'euros. Quels que soient les chiffres retenus, ces deux financements complémentaires devraient toutefois atténuer quelque peu la pression sur les fonds énergie mis en place par les collectivités.
Pour sa part, la ministre de la Santé, qui inaugurait le salon Hôpital Expo-InterMédica, a annoncé sa volonté de faire en sorte que le projet de loi Santé, patients et territoires "redonne toute sa substance au principe d'égalité, impliquant pour chaque Français la possibilité de bénéficier de soins de qualité". Elle a indiqué "vouloir tout faire pour lutter contre la pratique scandaleuse, insupportable, du refus de soins". Roselyne Bachelot a précisé que cette orientation se traduira, très concrètement, par une mesure relative au financement des hôpitaux. Un mécanisme de péréquation permettra ainsi d'allouer des ressources supplémentaires "aux établissements ayant une proportion importante de patients en situation de précarité, cette précarité étant mesurée par le nombre de patients bénéficiaires de la CMU, de l'AME, du RMI, ou sans solution de logement stable durable".

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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