Archives

Emploi des jeunes - En quelques mois "les missions locales ont fait un bond"

Après des mois d'incertitude sur leur avenir, les missions locales sont assurées de leur rôle de "pivot" par le nouveau plan Jeunes présenté par le chef de l'Etat la semaine dernière. Le point avec Bernard Perrut, président du Conseil national des missions locales (CNML) et député-maire de Villefranche-sur-Saône.

 

Enfin de la reconnaissance. C'est sans doute ce qu'ont éprouvé les missions locales à li'ssue de l'allocution du chef de l'Etat, le 29 septembre dernier à Avignon sur l'emploi des jeunes. Après des mois de doutes sur leur place dans la nouvelle organisation du service public de l'emploi, être considérées comme le "pivot de l'accompagnement des jeunes" n'est pas anodin. La page du "contrat d'autonomie" confié à des organismes privés est bel et bien tournée. Les missions locales seront amenées à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre "décrochage", a assuré Nicolas Sarkozy. Elles travailleront aux côtés des CFA et des rectorats au sein de "plateformes régionales d'orientation", un dispositif qui doit être expérimenté cette année avant d'être généralisé en 2010. Reste à savoir s'il s'agit des structures d'orientation labellisées prévues à l'article 3 du projet de loi sur la formation qui doit passer cette semaine en commission mixte paritaire. Le président a par ailleurs garanti des moyens "à hauteur des résultats obtenus". Chaque "décrocheur" se verra proposé un parcours d'insertion, avec droits et devoirs.

Pour Bernard Perrut, président du Conseil national des missions locales (CNML) et député-maire de Villefranche-sur-Saône, cette reconnaissance marque un tournant même si certaines zones d'ombres restent à clarifier.

 

Localtis : Comment avez-vous réagi aux mesures pour les jeunes annoncées le 29 septembre par Nicolas Sarkozy ?

Bernard Perrut : Je les ai prises de manière très positive dans la mesure où Nicolas Sarkozy a cité les missions locales comme "pivot de l'accompagnement des jeunes". C'est une grande satisfaction, je ne pensais pas que ce mot serait employé ! Il y a quelques mois encore, on se demandait quel serait l'avenir des missions locales. Là, on reconnaît leur existence et on leur donne les moyens avec 40 millions d'euros dégagés en 2010 et 80 millions d'euros supplémentaires pour le contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis). L'Etat leur fait confiance.

 

Pensez-vous avoir franchi une étape ?

Depuis quelques mois, j'estime que les missions locales ont fait un bond. Je dois reconnaître que Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, a pris ses responsabilités sur le sujet et a compris qu'il fallait garder les missions locales. Nous avons aussi acquis une reconnaissance nationale, grâce à une enquête menée auprès des parlementaires, des réunions avec Martin Hirsch et Laurent Wauquiez. Nous avons aussi participé à l'élaboration du livre vert… Les missions locales ont ainsi acquis une certaine crédibilité et c'était nécessaire. Si les chiffres parlent d'eux-mêmes, un million de jeunes accueillis, dont 48% bénéficient d'un emploi ou d'une formation à la suite de leur passage dans nos structures, les missions locales ont du mal à communiquer sur leurs résultats car ce ne sont pas des structures nationales comme Pôle emploi, mais des structures locales reliées au niveau national par le biais de conventions signées entre les régions et l'Etat.

 

Quelles sont vos attentes maintenant ?

On attend de savoir comment ces mesures annoncées par le président vont se décliner, et notamment comment va se faire le "suivi systématique des décrocheurs", prévu dans le plan Jeunes. Ce système anti-décrochage doit être mis en place à travers des plateformes régionales d'orientation, créées dès la rentrée 2010 pour garantir le repérage et le suivi de tous les décrocheurs scolaires, et les missions locales qui seront donc les pivots de l'accompagnement des jeunes. Nous attendons de savoir comment va se faire cet accompagnement et si les missions locales seront chargées d'accompagner tous les jeunes sortis du système scolaire, ce que nous souhaitons.

 

Etes-vous en concurrence, dans ce domaine, avec les maisons de l'emploi ?

Je pense qu'il faut s'adapter aux réalités du terrain. Certaines maisons de l'emploi ont hébergé des missions locales, d'autres non… Ce qui compte, ce n'est pas le lieu, c'est que les missions locales relèvent toutes d'une même stratégie d'ensemble pour les jeunes.

 

Propos recueillis par Emilie Zapalski


 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis