Emploi des jeunes - Martin Hirsch donne des gages aux missions locales
L'Union nationale des missions locales (UNML) organisait le 19 juin 2009 une rencontre nationale sur les évolutions des politiques jeunesse. L'occasion pour Martin Hirsch de préciser ses intentions concernant le réseau des missions locales et la politique jeunesse qu'il compte mettre en place. Le haut-commissaire à la Jeunesse a commencé par rassurer. Contrairement à certaines craintes suscitées par les propositions du livre vert sur la jeunesse, l'Etat ne gouvernera pas les missions locales. La gouvernance restera en effet dans les mains des collectivités territoriales, tandis qu'un service interministériel assurera au niveau national la coordination du réseau. Autre élément rassurant pour les missions locales : Martin Hirsch souhaiterait passer par une loi globale de politique de la jeunesse alors que pour l'heure les mesures concernant les jeunes sont disséminées dans différentes lois. Le livre vert sur la jeunesse, dont une version provisoire vient d'être communiquée, insiste sur la nécessité de faire des missions locales l'acteur principal de l'accompagnement des jeunes. De bons points pour ce réseau, qui, il y a quelques mois encore, comptait ses jours... "Il faudrait maintenant une officialisation du gouvernement", précise Christophe Marty de l'UNML.
Mais la réunion du 19 juin a aussi été l'occasion d'aborder différentes thématiques autour de la politique des jeunes, comme le partenariat entre l'Etat et les collectivités. Pour Olivier Wickers, sous-directeur de l'insertion et de la cohésion sociale à la Délégation générale de l'emploi et de la formation professionnelle (DGEFP), certains programmes ne seront efficaces que s'ils mobilisent l'Etat, les collectivités territoriales et les missions locales. Et parmi ces programmes, le responsable de la DGEFP cite ainsi les contrats d'accompagnement formation, qui seront mis en place dès la rentrée de septembre pour permettre à des jeunes de profiter d'actions de formation, les contrats d'accompagnement emploi - passerelle, dont le premier vient d'être lancé à Villefranche-sur-Saône, et enfin l'évolution du contrat d'insertion des jeunes dans la vie sociale (Civis), dont le gouvernement souhaiterait une adaptation locale plus manifeste. "Ce sont trois exemples modestes mais structurants du genre de partenariat que l'on peut mener facilement", a affirmé Olivier Wickers. Mais les choses ne semblent pas aussi simples sur le terrain, les élus réclamant notamment plus d'autonomie dans la gestion de leurs priorités. "Quand est-ce qu'on va enfin faire confiance aux territoires ?, a ainsi questionné Philippe Maitreau, adjoint au maire de Mulhouse, on peut avoir une politique identique pour l'ensemble du territoire, à condition de la décliner localement". "Laissez-nous animer nos territoires !", a renchéri une responsable de la mission locale de Poitiers, qui a également soulevé le problème de la politique de "yoyo" menée par le gouvernement. Une politique "très paralysante pour la construction des politiques territoriales". "Nous cherchons à construire des politiques préventives, a aussi expliqué Marie-Laure Meyer, conseillère régionale d'Ile-de-France. Cela se construit sur du moyen et long terme et non à travers une discussion chaque année ; il faut arriver à inscrire l'action publique dans la durée." Le projet de Martin Hirsch de créer une loi globale pour la politique jeunesse répondra peut-être aux attentes des territoires.
Emilie Zapalski