Projet de loi Formation - Evaluation des missions locales : l'UNML se sent "prise de court"
"Insidieusement, sur un projet de loi relatif à la formation, on traite des missions locales sans que personne ne puisse réagir." C'est l'impression que garde Christelle Tavarès, déléguée générale de l'Union nationale des missions locales (UNML) à la lecture de l'amendement déposé par la commission des affaires sociales de l'Assemblée. Un amendement qui crée un nouveau volet relatif à la formation professionnelle et à l'insertion des jeunes au sein du projet de loi relatif à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie, et qui instaure une évaluation des missions locales. Selon cet amendement, "les résultats obtenus par les missions locales en termes d'insertion professionnelle sont évalués dans des conditions fixées par convention avec les organismes et collectivités qui les financent, les financements accordés tiennent compte de ces résultats". Les missions locales s'estiment dupées par cet amendement déposé à la dernière minute. Elles se sont en effet engagées dans un travail de longue haleine destiné d'un côté à mieux faire connaître leurs résultats et, de l'autre, à organiser la suite, dans un contexte de crise. Un travail qui devrait trouver son aboutissement dans la future loi de programmation et d'orientation pour la jeunesse, annoncée par Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse. "Un gros travail a été réalisé dans le cadre du livre vert, explique encore Christelle Tavarès. Là, le gouvernement nous a pris de court." L'UNML précise toutefois que les missions locales ne sont pas contre une évaluation, mais dans certaines conditions. "Si le travail des missions locales doit être observé et évalué, les seuls critères quantitatifs ne peuvent rendre compte de l'ensemble de leur action, encore moins si seuls les résultats de mise à l'emploi sont observés", signale ainsi l'UNML dans un communiqué. "Il faut aussi que les éléments de contexte, comme la crise, soient pris en compte, détaille Christelle Tavarès, dans l'amendement la phrase concernant cette évaluation est un peu courte ; en une phrase, on est livrés pieds et poings liés sans qu'on puisse dire quoique ce soit !" Mais l'UNML ne compte pas en rester là. "Nous allons travailler avec les parlementaires et on espère que cette fameuse loi pour les jeunes sorte rapidement, pour remettre les choses dans l'ordre."
Emilie Zapalski