Tourisme - En 2011, les Français sont davantage partis en vacances et ont dépensé plus
La direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS) publie une étude sur "Le tourisme des Français en 2011". Malgré la crise, celle-ci dresse un tableau plutôt positif. Ainsi, le taux de départ en voyage des Français pour motifs personnels est resté stable en 2011, avec 75,9% de départs (contre 75,8% en 2010). Cette bonne tenue ne doit toutefois pas faire oublier que le taux de départ en vacances ne parvient toujours pas à regagner les deux points perdus au début de la crise économique mondiale. Par ailleurs, ce taux recouvre des évolutions différentes selon les catégories socioprofessionnelles (CSP). Il recule chez les cadres supérieurs et les professions intellectuelles, les professions intermédiaires et surtout les employés (-2,1 points). Il augmente en revanche parmi les ouvriers (+1,4 point, mais après un recul de 3,2 points en 2010) et surtout chez les agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise (+3,4 points, après un recul de 1,3 point en 2010).
Si le taux global de départs en vacances reste stable, ceux qui partent font davantage de voyages qu'en 2010. Le nombre de ces derniers progresse en effet de 3,1%, annulant ainsi le recul de 2,3% observé en 2010. Cette évolution tient pour partie à l'augmentation de la population, mais aussi et surtout à une augmentation du nombre de voyages par partants (4,9 voyages en moyenne contre 4,8 en 2010). Toutes les CSP bénéficient de cette hausse du nombre de voyages, mais elle est particulièrement sensible pour les inactifs (+2,3%), les ouvriers (+4,7%), les agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise (+5,8%) et les cadres supérieurs et professions intellectuelles (+6%). Au final, les Français ont réalisé l'an dernier 204 millions de voyages, ce qui est nettement supérieur au chiffre de 2010 (198 millions) et dépasse même les résultats de 2008 et 2009 (202 millions).
Autre information intéressante tirée de l'étude de la DGCI : le repliement sur l'Hexagone, qui avait marqué les débuts de la crise mondiale et permis de compenser la moindre fréquentation des touristes étrangers, est peut-être en train de s'achever. Les voyages des Français à l'étranger ont progressé l'an dernier de 7%, contre seulement 2,6% pour les voyages en métropole. Ceux-ci demeurent toutefois très majoritaires (88,6% du total) et retrouvent un niveau voisin de ceux de 2008 et 2009. Il reste néanmoins toujours un déficit de 10 millions de voyages par rapport aux années 2005 à 2007.
En termes géographiques, la majorité des régions bénéficie de cette hausse des voyages en métropole. Le trio de tête comprend la Basse-Normandie (+9,9%), la Bretagne (+8,8%) et les Pays de la Loire (+4,8%). Sept régions connaissent toutefois une baisse, dont la principale concerne la Bourgogne (-8,7%).
Près de 11% de hausse pour les dépenses des Français
Autre bonne nouvelle pour le tourisme : la durée des voyages en France s'allonge, ce qui a pour effet de faire progresser le nombre de nuitées plus rapidement que celui des voyages (+3,1% contre +2,6%). L'an dernier, les Français ont ainsi réalisé 1,19 milliard de nuitées au cours de leurs voyages pour motifs personnels : 969 millions en métropole et 217 millions à l'étranger ou dans les DOM. Cette évolution de la durée moyenne des voyages en métropole recouvre des différences significatives selon les espaces concernés : elle est positive pour la montagne hors stations de ski (+5,9%) et pour la ville (+2,4%) ; elle est négative pour les stations de ski (-0,5%) et pour la mer (-1,3%).
Enfin, en termes d'impact économique, l'étude de la DGCIS révèle que la part des nuitées en hébergements marchands a connu l'an dernier une forte progression (+7,2% contre +1,2% pour les nuitées non marchandes). Par ailleurs, la dépense des touristes français pour motifs personnels a "augmenté très fortement" l'an dernier (+10,9%). Ce chiffre est d'autant plus remarquable qu'il fait suite à une hausse de 4,9% en 2010. Au final, les Français ont dépensé l'an dernier 67,4 milliards d'euros, dont 42,8 milliards lors de voyages en métropole et 24,6 milliards lors de voyages à l'étranger ou dans les DOM. Vous avez dit crise du tourisme ?