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Tourisme - Les parcs de loisirs disent merci à la crise

Pour la quatrième année consécutive, les parcs de loisirs français affichent d'excellents résultats. Un constat qui n'aurait, a priori, rien d'exceptionnel dans un paysage touristique qui ne cesse de tirer son épingle du jeu. Mais on se souvient pourtant qu'il y a quelques années, plusieurs parcs de loisirs - et non des moindres - étaient en très mauvaise posture et donnaient des sueurs froides aux collectivités qui y avaient massivement et parfois imprudemment investi (voir notre article ci-contre du 22 mars 2007). Un situation dégradée au point de susciter l'ire de la Cour des comptes qui, dans ses rapports annuels 2006 et 2007, s'en prenait vertement à certaines opérations jugées hasardeuses (voir notre article ci-contre du 9 février 2007).
Que s'est-il passé entre-temps ? La crise économique tout simplement ! De même qu'elle a dopé le secteur culturel - cinémas, musées, festivals ne désemplissent pas -, la crise est survenue à point nommé pour sauver nombre de parcs à thèmes et parcs de loisirs. La recherche de dérivatifs au climat morose, le recentrage des Français sur les vacances au pays, la natalité dynamique (les enfants sont les premiers prescripteurs de parcs de loisirs) et - on l'oublie trop souvent - la poursuite de la progression du pouvoir d'achat moyen tout au long de la crise ont bénéficié à la fréquentation de ces équipements. L'honnêteté commande de reconnaître que les gestionnaires de parcs y ont mis également du leur. Concepts entièrement repensés (comme à Vulcania), renouvellement plus rapide des attractions, adossement à des gestionnaires expérimentés (prise de contrôle du Futuroscope par la Compagnie des Alpes, filiale spécialisée de la Caisse des Dépôts), nouvelles grilles tarifaires, importants efforts de marketing (10% du chiffre d'affaires de Disneyland Paris)... : autant de démarches qui portent aujourd'hui leurs fruits. L'enjeu économique est loin d'être négligeable, dans la mesure où les 220 parcs adhérents du Snelac (Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels) - répartis sur tout le territoire - accueillent 70 millions de visiteurs par an et emploient 23.000 salariés pour 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

"Une activité en forte croissance"

La Compagnie des Alpes annonce ainsi "une activité en forte croissance" pour ses parcs de loisirs (+15% de fréquentation et +13% de chiffre d'affaires à périmètre constant). Le Futuroscope a notamment connu une année exceptionnelle et a battu un record de fréquentation, avec 1,8 million de visiteurs. Pour 2012, la Compagnie des Alpes voit "un environnement favorablement orienté". Les événements autour du 25e anniversaire du Futuroscope ne devraient d'ailleurs pas manquer d'y contribuer. De son côté, Disneyland Paris - de très loin le leader incontesté du secteur - a battu un nouveau record en 2011 avec 15,6 millions de visiteurs. Tous ses indicateurs sont à la hausse : montant du "panier moyen" par visiteur, taux d'occupation des hôtels, dépense moyenne par chambre... Comme pour le Futuroscope, le vingtième anniversaire de Disneyland Paris, en avril 2012, devrait pousser à de nouveaux records.
Enfin, on ne saurait oublier la cerise sur le gâteau de cette année 2011 : grâce notamment à une forte mobilisation des élus de tous bords, les parcs à thèmes et les parcs de loisirs ont finalement conservé leur TVA à 5,5% et échappé ainsi à la TVA à 19,6% qui leur était promise dans le cadre du plan de rigueur (voir nos articles ci-contre). Un cadeau d'autant plus appréciable qu'ils seraient alors aujourd'hui sur le point de passer à la TVA à 21,2% annoncée, le 29 janvier, par le chef de l'Etat...

 

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