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Tourisme - TVA sur les parcs à thème : conséquences scandaleuses selon le président de la région Auvergne

"Pour Vulcania, deux types de répercussions sont possibles, soit l'augmentation de la TVA est directement répercutée sur le billet d'entrée, ce qui entraîne une hausse du prix de 13,33%, soit elle est directement prise en charge par Vulcania (SEM Volcans) qui paierait alors environ 600.000 euros de taxes supplémentaires par an", a réagi le 29 août, René Souchon, président de la région Auvergne, à l'annonce du Premier ministre de faire passer de 5,5% à 19,6% le taux de TVA applicable aux droits d'entrée dans les parcs à thème (lire notre article du 25 août). Pour l'élu, "les conséquences sont scandaleuses : comme toujours le gouvernement s'en prend aux classes moyennes et aux familles les plus défavorisées en creusant encore plus l'inégalité face à la culture, aux loisirs et à l'éducation". Dans son programme d'austérité présenté le 24 août, François Fillon a invoqué "une distorsion de concurrence" entre les activités de loisirs. "Le taux réduit de la TVA de 5,5% est applicable aux foires, salons, expositions autorisées, aux jeux et manèges forains ainsi qu'aux droits d'entrée dans les parcs à thème", a expliqué Matignon. "Alors que les parcs à thème bénéficient du taux réduit de TVA, les parcs aquatiques, les jeux de plein air (balançoires, toboggans…), les activités sportives demeurent soumises au taux normal de TVA", a-t-il justifié.
Au Futuroscope de Poitiers, c'est le directeur Dominique Hummel qui s'est déclaré "sonné" dans les colonnes de La Charente libre du 29 août. Et d'évoquer la question de la mise en oeuvre d'une telle mesure : "Comment va-t-on faire avec les billets qu'on a déjà vendus pour l'année 2012 ? Les scolaires et les comités d'entreprise, par exemple, ont déjà acheté leurs séjours." Les professionnels, par le biais du Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac), ont repris ces inquiétudes. "Si le principe devait en être retenu, cette nouvelle taxation serait terriblement injuste et discriminatoire", a déclaré le Snelac dès l'annonce du gouvernement. "Injuste, car elle créerait des différences de traitement entre les parcs de loisirs, les établissements culturels privés et les zoos, et se révèlerait d'une grande difficulté d'application au sein d'une même branche d'activité professionnelle ; discriminatoire, parce qu'elle opposerait les parcs à thème et le monde des forains", a-t-il développé.
La France concentre un grand nombre de parcs de loisirs, au premier rang desquels le plus grand en Europe, Disneyland Paris, avec 15 millions de visiteurs annuels. Viennent ensuite le parc Astérix et le Futuroscope de Poitiers, au coude à coude autour de 1,8 million d'entrées, puis le Puy-du-Fou qui espère recevoir en 2011 1,5 million de visiteurs. Les parcs à thème attirent annuellement 70 millions de visiteurs pour un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros, et 23.000 salariés directs mais 100.000 emplois directs, indirects ou induits, selon le Snelac.