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Tourisme - Avec son concept renouvelé, Vulcania joue son va-tout

Dans son rapport 2007, la Cour des comptes consacre un chapitre aux mésaventures des parcs de loisirs créés par des collectivités territoriales. La démonstration s'appuie sur les exemples du Futuroscope, de Cap'Découverte (Tarn) et du site du Pont du Gard. Mais le rapport aurait pu également retenir le cas de Vulcania, dont les difficultés ont commencé peu de temps après son ouverture en 2002. De 628.000 visiteurs, la première année, la fréquentation est en effet tombée à 220.000 en 2006, entraînant la mise en place d'un plan social.
Après quelques hésitations, le conseil régional d'Auvergne a pourtant choisi l'offensive pour tenter d'enrayer la chute continue de la fréquentation. La réouverture du parc, le 21 mars 2007, laisse la place à un concept renouvelé. Par le nom tout d'abord : le "Centre européen du volcanisme", voulu par Valéry Giscard d'Estaing, cède la place au "Nouveau Vulcania". Ce changement de dénomination correspond à un positionnement plus proche de l'univers des loisirs. Il se traduit aussi par la mise en oeuvre de nouvelles attractions, qui misent sur l'aspect spectaculaire davantage que sur le contenu scientifique. C'est le cas avec "Le réveil des géants d'Auvergne" (un film en relief dynamique montrant les effets d'un hypothétique réveil de la chaîne des Puys). C'est également le cas avec "Magma Explorer" (un voyage virtuel au coeur d'un volcan en activité, avec toutes les sensations correspondantes) et "Le grand cratère" (la reproduction d'un cratère en activité de 35 mètres de profondeur).
Ces nouvelles attractions, réalisées durant l'hiver 2006-2007, ont représenté un investissement de 5,3 millions d'euros pour la région Auvergne. Celle-ci s'est par ailleurs engagée à investir 11 millions d'euros supplémentaires d'ici à 2010 - dont 2 millions d'euros apportés par l'Etat - afin d'aboutir au renouvellement de 80% des attractions. Malgré les nombreux exemples d'échecs de collectivités territoriales en la matière, René Souchon, le président du conseil régional, voit dans ces nouveaux investissements un effet de levier pour l'économie auvergnate : "Quand le conseil régional investit un euro dans Vulcania, les retombées sur la région se situent entre cinq et dix euros." Le parc, géré par une société d'économie mixte, devrait atteindre son équilibre financier avec une fréquentation d'environ 300.000 visiteurs. La région devra toutefois continuer de rembourser chaque année, jusqu'en 2013, 10,5 millions d'euros, conséquence de l'investissement initial de 118 millions d'euros.

 

Jean-Noël Escudié / PCA